A l'occasion des futures échéances électorales, l'Autorité nationale indépendante de surveillance des élections (Anie) aura la lourde tâche de garantir la transparence de tout le processus électoral, de la campagne jusqu'à la proclamation définitive des résultats. Ahmed Kessi - Alger (Le Soir) - L'origine des financements de la campagne électorale, lors des prochaines élections, sera «sous le microscope et la surveillance de l'Autorité nationale indépendante de surveillance des élections (Anie), c'est ce qu'a affirmé son président, Mohamed Charfi, hier dimanche, sur les ondes de la Radio nationale. Invité au Forum de la Chaîne 1, l'ex-ministre de la Justice a expliqué qu'en vertu de la nouvelle loi, une commission indépendante, composée de membres des différentes institutions et de personnalités de la société civile, veillera à superviser et à vérifier la légalité des sources de financement, après une enquête de six mois. Par ailleurs, a-t-il ajouté, «la commission veillera, en outre, à garder la «chkara», l'argent sale, le plus loin possible des élections». Autrement dit, la notification a été faite aux entreprises et aux institutions publiques qui sont sommées de ne pas s'impliquer lors des campagnes électorales. Les financements seront limités aux personnes physiques et se feront à travers les banques exclusivement. Interrogé sur le rôle que jouera l'institution qu'il préside dans le remboursement de l'argent de la campagne électorale, M. Charfi dira que dans le cas des prochaines élections, « l'Anie a hérité de la mission du Conseil constitutionnel (CC) qui supervisait toute l'opération des élections, avant que l'Autorité ne prenne le relais pour accomplir sa mission et valider les résultats. Désormais, c'est tout le contraire : d'une part, c'est l'Anie qui s'assure de la transparence des élections, de la validité des dossiers de candidature et de la légalité de l'origine des financements des campagnes électorales. D'autre part, ce sera le Conseil constitutionnel qui finalisera la tâche. Enfin, l'opération sera bouclée avec le quitus de l'Anie». Sollicité à donner son avis sur les amendements proposés dans le cadre de l'avant-projet de loi portant sur la révision de la loi électorale, l'invité de la Radio nationale espère voir lesdits amendements apportés entérinés. «J'espère que les amendements seront entérinés par la loi pour que le coordinateur de la commission élections (locales et législatives) ait la latitude de choisir les meilleures candidatures», a-t-il dit. Se voulant plus explicite, Charfi ajoute : «Le coordinateur de la commission a une lourde responsabilité dans la mesure où il a un droit de regard sur les candidatures. De ce fait, son choix est déterminant et doit se faire de manière responsable. Les anciennes pratiques n'intéressent plus personne !» Quant à une question relative à la pollution du champ politique qui a précédé jusque-là l'avènement des échéances électorales et qui est à l'origine du fort taux d'abstention au vote lors des élections et la bouderie totale qu'affichent les citoyens vis-à-vis des échéances électorales, le président de l'Anie tranche d'emblée : «Cela est dû à la relation entre les électeurs et la classe politique, donc des candidats aux élections. Le manque de confiance entre les deux parties dénote le désir de changement qui anime les citoyens et la revendication légitime d'aller vers un réel Etat démocratique.» A. K.