C'est la première fois dans l'histoire du Niger qu'un Président élu succédera à un autre Président élu. Le pays a déjà vécu quatre coups d'Etat. Le candidat du Parti pour la démocratie et le socialisme (PNDS-Tarayya) a emporté la présidentielle au Niger avec 55,75% des voix face à son adversaire Mahamane Ousmane (44,25%), a annoncé ce mardi la Commission électorale nationale indépendante (Ceni). Bazoum a obtenu 55,75% des voix contre 44,25% à Ousmane, un ancien Président dans les années 1990, selon les résultats provisoires annoncés par la CENI. Le taux de participation au second tour de dimanche a été de 62,91%. Bazoum a recueilli 2.501.459 voix contre 1.985.736 à Ousmane, sur un total de 7,4 millions d'électeurs appelés à voter. Mohamed Bazoum avait récolté 39,3% des suffrages au premier tour du 27 décembre 2020, contre presque 17% à Mahamane Ousmane. Les résultats publiés mardi par la Ceni portent sur 210 des 266 communes que compte le pays. Plus de 7,4 millions de Nigériens étaient, dimanche, 21 février, aux urnes pour choisir le successeur du Président sortant Mahamadou Issoufou. On s'attend à ce que le PNDS se taille la part du lion dans la future équipe gouvernementale. Selon des médias, celle-ci sera dirigée par un membre de l'une des deux ethnies majoritaires, les Haoussas et les Djermas. De sources locales, on avance que le nom du prochain Premier ministre devrait être annoncé le 4 avril prochain, jour de l'investiture du nouveau chef de l'Etat. La liste complète des ministres devrait, quant à elle, être connue le lendemain, 5 avril. Acteur clé de la vie politique au Niger depuis trente ans, Bazoum vient de la tribu arabe Ouled Slimane. Il a été l'un des fondateurs du PNDS. Aujourd'hui, il préside cette formation affiliée à l'Internationale socialiste. Tribun reconnu, il a fait ses premiers pas en politique au sein du Syndicat national des enseignants du Niger, puis de l'Union des syndicats des travailleurs du Niger (USTN), dont il devint le coordonnateur régional à Maradi (ville nigérienne), et qu'il représenta à la Conférence nationale de 1991 qui a permis de faire entrer le pays dans une ère de pluralisme. Cinq fois député de Tesker (au nord-est de Zinder), ministre des Affaires étrangères puis de l'Intérieur. Depuis 1993, date du premier scrutin présidentiel pluraliste dans ce pays, l'élection du chef de l'Etat au Niger s'est toujours jouée en deux tours. En effet, c'est la première fois dans l'histoire du Niger qu'un Président élu succédera à un autre Président élu. Le pays a déjà vécu quatre coups d'Etat réussis (1974, 1995, 1999 et 2010), et plusieurs tentatives qui ont échoué. Bazoum héritera de son prédécesseur, notamment le défi de juguler les attaques terroristes qui ont fait des centaines de morts depuis 2010, et fait fuir de leurs foyers environ 500 000 personnes, selon l'ONU. R. I.