Pr�s de 50 ans apr�s l�ind�pendance, l�habitat pr�caire demeure un s�rieux casse-t�te pour les pouvoirs publics. En effet, selon la r�cente monographie r�alis�e par les services de la wilaya, 27 communes sur un total de 28 en sont touch�es. Ainsi, on apprend que la wilaya compte 5 286 habitations pr�caires occup�es par une population estim�e � 36 930 personnes reparties sur 6 077 m�nages. Des chiffres qui indiquent que beaucoup reste � faire en mati�re de logements en d�pit des efforts consentis par l�Etat � travers les diff�rentes op�rations de recasement des habitants des bidonvilles. On apprend, par ailleurs, que ces constructions pr�caires commun�ment appel�es �gourbis� sont reparties sur 92 sites s��tendant sur 110 ha et que sur les 5 286, 3 014 sont sur des sites group�s, le reste sur des sites �pars. Lors de notre passage dans un certain nombre de bidonvilles faits de baraques de fortune, entre autres celui de Harrat�ne, nous avons �t� d�sagr�ablement surpris par les conditions inhumaines dans lesquelles vivent des centaines de familles qui, faute de logements d�cents, ont trouv� refuge dans des taudis. Cette situation n�a pas chang� d�un iota au fil des ann�es malgr� les engagements des diff�rentes assembl�es populaires communales qui se sont succ�d� depuis l�ind�pendance. Rencontr� sur le seuil de sa masure � la cit� SAS de Ziama- Mansouriah, un sexag�naire, sur un ton triste, affirme que certains �lus de l�APC ont fait de notre mis�re un registre du commerce et un tremplin pour acc�der au strapontin de maire En effet, en d�pit de l�existence d�un programme cons�quent destin� au recasement des habitants des bidonvilles, force est de reconna�tre que le calvaire des bidonvilles de Harrat�ne et 40 hectares dans la commune de Jijel, de Boughten � Chekfa, la SAS � Ziama-Mansouriah, se poursuit toujours. A ce sujet, lors de la derni�re visite dans la wilaya de Jijel en mai dernier, le ministre de l�Habitat et de l�Urbanisme, Noureddine Moussa, a affirm� dans son allocution � la maison de la culture Omar-Oussedik que la wilaya de Jijel compte 5 900 �gourbis� dont plus de 500 dans les r�gions de Herrat�ne et 40 hectares relevant de la commune, chef-lieu de wilaya. L�h�te de Jijel a estim� lors de cette visite, qui, rappelons-le, s�est d�roul�e sur un fond de contestation men�e par la population locale du bidonville de Herrat�ne, que l�Etat s�engage � prendre en charge ce probl�me tout en soulignant qu�un gourbi n�est pas une visa syst�matique pour avoir un logement. Selon lui, une mani�re de combattre les pratiques sp�culatives lors des op�rations de recasement. Il convient de signaler �galement que la cit� Boughten, situ�e en plein centre de la commune de Chekfa, r�sume, � elle seule, la gestion approximative de ce dossier complexe o� le foncier demeure un enjeu capital, notamment les bidonvilles �rig�s sur des terrains dont la position strat�gique attise les app�tits de cercles rentiers et les adeptes du foncier au prix du dinar symbolique. Les habitants de ladite cit� se sont constitu�s en association pour revendiquer leur recasement, mais malheureusement son pr�sident l�avait instrumentalis�e pour acc�der � l�ex�cutif de la mairie de ladite commune. Il est membre de l�Assembl�e populaire communale depuis 2007 et la situation des gens de Boughten n�a pas chang� d�un iota. Plus de 40 ans apr�s l�ind�pendance, �Shab el-graba� attendent toujours un toit.