Fléau n Les habitations précaires se développent à un rythme accéléré notamment aux alentours des grandes agglomérations urbaines. Les politiques menées jusque-là par les pouvoirs publics pour leur éradication, n'ont pas eu les résultats escomptés. En dépit des efforts menés en matière de construction de logements (un million déjà réalisés selon les responsables du secteur et un autre programme 2010-2014 sera lancé incessamment), les occupants des bidonvilles devront encore attendre. Et entre-temps, d'autres habitations précaires viennent s'ajouter à la liste. «Nous avons recensé, en 2007, un total de 554 000 habitations précaires lors d'une opération qui a duré six mois», a déclaré, hier, Makhlouf Naït Saâda, directeur de l'architecture et de l'urbanisme au niveau du ministère de l'Habitat, au Forum d'El Moudjahid. Dans ce nombre, a-t-il précisé, on compte 92 000 bidonvilles, 280 000 habitations en parpaing menacées par les aléas naturels, tels que les séismes, les inondations et glissements de terrain, ainsi que 180 000 habitations construites en pisé (dans les wilayas du Sud). 60% des bidonvilles sont situés, selon la même enquête, aux environs des grands espaces urbains et 40% dans le monde rural. Dans la commune de Gué de Constantine, à Alger, pas moins de 140 000 bidonvilles ont été recensés ! «Les efforts consentis dans ce sens ont permis d'éradiquer 70 000 bidonvilles depuis le début des années 2000. Mais le vrai casse-tête consiste dans la régénération de ce genre d'habitations qui échappent le plus souvent au contrôle des services de l'urbanisme et des forces de l'ordre, car elles sont construites dans des zones inaccessibles et relativement loin des zones urbaines», a encore indiqué Naït Saâda. Après ce recensement, ajoute-t-il, il a été décidé de lancer un programme de résorption progressive de ces logis de fortune. «Au niveau des wilayas, on a inscrit 340 000 logements qui sont en cours de réalisation. Le programme consiste également à aider financièrement les habitants des régions du Sud à réhabiliter leurs demeures selon les techniques les plus appropriées permettant de préserver également l'aspect urbanisti- que», a précisé le conférencier. L'attitude malsaine de certains citoyens malhonnêtes qui, après avoir bénéficié d'un logement, le vendent et retournent aux bidonvilles, constitue l'un des facteurs qui ont contribué à la pérennisation de ce fléau. Les sanctions auxquelles s'exposeront ces personnes à l'avenir pourront aller jusqu'à la prison, a encore souligné Naït Saâda, une démarche visant à dissuader cette catégorie de personnes qui font du business avec un masque de pauvreté. Pour sa part, Kheldoun Lakhdar, spécialiste en urbanisme, a appelé à mettre en place des conditions socioéconomiques favorables dans les milieux ruraux afin de freiner le phénomène de la migration.