Photo : Riad De notre correspondant à Tizi Ouzou Lakhdar Siad L'Etat fait peu dans la wilaya de Tizi Ouzou pour aider les nombreux demandeurs, qui attendent pour la plupart depuis des années, à trouver un logement et se cache derrière la litanie des «contraintes» qui ne convainquent plus personne surtout que les mêmes «contraintes» sont avancées pour justifier les retards incroyables qui caractérisent le lancement ou l'achèvement des projets dans tous les secteurs. En Kabylie, l'Etat a toujours brillé par son absence concernant l'habitat et la construction en constatant peut-être que la population locale ne compte que sur elle-même pour se débrouiller un toit avec le recours systématique à l'autoconstruction en guise de programme de résorption de la crise de logement dont les graves effets ont commencé à apparaître au début des années 1990. Ainsi, selon les responsables du secteur dans la wilaya de Tizi Ouzou, le logement social locatif souffre de la rareté du foncier et des moyens de réalisation. Le logement social participatif et le logement rural (autoconstruction), très sollicités par la population locale, sont ralentis par la mauvaise interprétation des textes régissant ce programme. Une belle parade pour ne rien faire. La «contrainte» du foncier a d'ailleurs été abordée et prise en considération par Bouteflika lors de son meeting électoral à Tizi Ouzou où il a déclaré qu'il payerait un prix fort pour indemniser les particuliers qui céderaient leur terrain à l'Etat. On se demande pourquoi on a attendu 47 ans après l'indépendance pour se pencher sur l'un des segments d'un secteur névralgique pour le développement socio-économique et humain. Cela dit, Tizi Ouzou a bénéficié d'un programme qui comprend la réalisation de 48 778 logements dont 24 408 sont livrés, soit un taux de 50,04% ; 20 431 logements (41,89%) sont en cours de réalisation, alors que 3 332 logements sont en souffrance et 607 sont à l'arrêt, selon la direction de wilaya de l'urbanisme et de la construction (DUC) qui se base sur des données récentes. Un projet pour la construction de 3 942 habitations a été aussi annoncé, en plus de la réception de 13 063 logements et du lancement de 8 086 logements pour 2008 durant laquelle la DUC a fait état de la réception de 8 564 nouvelles, habitations, dont 6 920 dans le cadre de l'aide à l'habitat rural et 626 LSP. Des réalisations bien en deçà des prévisions et surtout des attentes de la population. Pour l'année 2009, la direction du logement et des équipements publics (DLEP) de la wilaya de Tizi Ouzou prévoit la livraison de 17 045 logements, toutes formules confondues. D'autre part, s'agissant du programme de résorption de l'habitat précaire (RHP), le directeur de l'urbanisme et de la construction a récemment déclaré que ce phénomène, quelque peu nouveau dans la région, sera entièrement endigué à la fin du programme mis en œuvre. M. Bekkat a affirmé que sa direction a mis sur pied une brigade composée de représentants de sa direction, de l'OPGI, des autorités locales, d'élus et de fonctionnaires, à l'effet de recenser les terrains, dans toutes les communes concernées par ce «fléau», susceptibles d'accueillir des programmes de logement. Le travail de cette brigade qui devait durer 20 jours, selon le délai imparti par le secrétaire général de la wilaya, serait déjà au niveau des services concernés. Pour rappel, 34 communes sont touchées par l'habitat précaire, soit 104 sites précaires (138 hectares) englobant quelque 3 000 familles et 3 612 habitations. En 2007, la wilaya de Tizi Ouzou a bénéficié de deux programmes de 900 logements RHP, répartis sur les communes d'Iferhounène, de Tizi Ouzou, d'Aïn El Hammam, d'Aït Yahia Moussa, des Ouadhias et d'Illoula. En 2008, cette wilaya a bénéficié d'un programme de 1 000 logements dans le cadre de la RHP. Elle a réceptionné, fin décembre 2008, 11 143 logements dans le cadre du programme quinquennal RHP. Pour l'année 2008, 6 920 habitation ont été livrées. A noter que cette wilaya n'a bénéficié que de 20 000 aides à l'autoconstruction, ce qui est très loin de répondre à la forte demande en la matière.