De 2,3% à fin novembre dernier, il est passé à 2,6% à la fin janvier dernier. Le taux d'inflation annuel moyen en Algérie a de quoi faire des envieux parmi les dirigeants du monde entier, notamment des dirigeants de pays qui font face à des problèmes économiques, comme c'est le cas chez nous où les ennuis structurels de notre économie s'amoncellent. Si l'on doit se fier à l'état des lieux sur le plan économique, paradoxalement, l'Algérie s'en tire plutôt bien sur la question de l'inflation. En effet, selon les derniers chiffres de l'Office national des statistiques (ONS), entre décembre dernier et le premier mois de cette année, la variation mensuelle des prix à la consommation, qui est l'évolution de l'indice du prix du mois de janvier 2021 par rapport à celui du mois de décembre 2020, a été de +0,6%. À peine plus d'un demi-point de hausse au moment où, ce n'est un secret pour personne, le porte-monnaie des Algériens endure une conjoncture qui fait qu'il relève de l'authentique exploit d'arriver à joindre les deux bouts. Quoi qu'il en soit, la petite hausse de 0,6% a induit donc un taux moyen annuel, entre février 2020 et janvier 2021, de 2,6%. L'étude des prix à la consommation du mois de janvier dernier fait ressortir une augmentation de 1% des prix des biens alimentaires. Une variation due à l'évolution des prix des produits agricoles frais et ceux des produits alimentaires industriels, explique l'ONS. En effet, les produits agricoles frais ont connu un renchérissement de 1,3%, soit une tendance contraire à ce qu'il en était vers la fin du mois de novembre dernier, lorsqu'il était fait état par l'ONS d'une baisse des prix des produits agricoles frais de près de 1%. La hausse des prix des produits agricoles frais en janvier s'explique par une hausse des prix des viandes rouges (+0,9%), des légumes (+6,7%) et des poissons (+8,5%), alors que lors du pointage de novembre dernier, les augmentations des prix étaient circonscrites à la pomme de terre (+9,2%) et les poissons (+3,8%). Les prix des produits alimentaires industriels ont connu également une hausse de 0,8%, en conséquence de l'augmentation observée dans les prix des laits, fromages et dérivés (+0,5%), des huiles et graisses (+4,4%), et des sucres et produits sucrés (+2,3%). Pour comparer, on rappellera qu'en novembre 2020, les prix des produits alimentaires industriels avaient connu une hausse de 0,6% par rapport au mois qui le précédait en raison, soulignait l'ONS, de la hausse des prix de certains produits, tels les pâtes alimentaires (15,5%), le couscous (7,8%) et les légumes secs (6,3%). Il aurait été intéressant que l'ONS livre le résultat de ses observations, durant le mois de janvier, sur ces mêmes produits ayant connu les hausses, tant décriées en novembre. Les prix des produits manufacturés et des services, eux, ont augmenté respectivement de 0,3% et 0,1% en janvier dernier. Globalement donc, si l'on se fie aux statistiques de l'ONS, l'inflation en Algérie est plutôt maîtrisée, même si des pans entiers de la population endurent les affres de la vie chère induite par plusieurs raisons économiquement explicables, à commencer par la dégradation du pouvoir d'achat, des ménages et des entreprises, par la faute d'un dinar dont la valeur n'en finit pas de glisser, impliquant la cherté des matières premières qui font tourner, entre autres, l'industrie de l'agroalimentaire, la hausse des cours sur les marchés mondiaux et les conjectures propres au pays. Si l'on suit les projections du gouvernement, les prochains mois seront encore un plus pénibles, et le taux d'inflation annuel devrait atteindre 4,5% à la fin 2021. Azedine Maktour