L'AC Milan, qui s'est relancé dimanche soir à l'Olimpico face à la Roma (2-1), et l'Inter Milan, leader facile contre le Genoa (3-0), s'échappent en tête du Championnat d'Italie en profitant des points perdus samedi par la Juventus à Vérone (1-1). L'Inter peut rêver de plus en plus fort. Les Nerazzurri conservent quatre points d'avance sur leur dauphin rossonero mais en comptent désormais dix sur les Bianconeri, eux-mêmes rejoints à la troisième place par l'Atalanta Bergame après sa victoire sur la Sampdoria (2-0) à Gênes. Milan redonne de la voix «C'est une victoire importante qui nous fait sortir de deux semaines un peu particulières», a souligné l'entraîneur milanais Stefano Pioli. Mais ce ne sont pas les deux défaites subies contre La Spezia et l'Inter dans le derby qui «pouvaient suffire à effacer toutes nos certitudes» a-t-il souligné. Dans un match intense et aux nombreuses occasions (17 tirs pour la Roma, 20 pour Milan) entre deux équipes qui avaient pourtant joué jeudi en Ligue Europa, les Milanais ont ouvert la marque sur un penalty de Franck Kessié (43e). La Roma a rapidement égalisé sur une jolie frappe de Jordan Veretout (50e) — dixième but de la saison pour la Français — mais a elle été punie sur l'une de ses trop nombreuses approximations défensives du soir : un mauvais dégagement du gardien giallorosso Paul Lopez a été exploité par Ante Rebic (58e). Zlatan Ibrahimovic était lui déjà sorti, remplacé à la 55e minute pour une fatigue musculaire. Une sortie précoce pour la star suédoise à la veille d'une semaine particulière: à partir de mardi, il sera en effet l'invité vedette du festival de chanson de San Remo, grand rendez-vous cathodique prisé des Italiens. Malgré les sorties de «Ibra» mais aussi Hakan Calhanoglu, lui aussi touché et remplacé à la mi-temps, la Roma a confirmé son impuissance contre ses concurrents directs (3 pts pris seulement sur 24 possibles contre les sept premiers). Outre ses cadeaux défensifs, elle a trop gâché devant. A l'image d'Henrikh Mkhitaryan, le plus dangereux en l'absence d'Edin Dzeko (adducteurs), qui n'a pas pu convertir ses quatre balles de but (38e, 72e, 78e, 90+3e). Voilà la Roma 5e et chassée de la « zone Champions». «Big Rom» a encore pesé Romelu Lukaku, encore décisif avec un but (au bout de 33 secondes) et une passe décisive, a encore été le grand artisan de la cinquième victoire consécutive en Championnat des Nerazzurri. L'Inter, rapidement mise sur de bons rails par l'international belge, a évité le piège que constituait le Genoa, une équipe en forme qui restait sur sept matches sans défaite. Matteo Darmian (69e) et Alexis Sanchez (77e) ont prolongé le bon travail initial de «Big Rom». L'Inter a donné un «signal» à ses concurrents «même si le championnat est encore long», s'est félicité Lukaku, qui, avec 18 buts, revient à une longueur de Cristiano Ronaldo, lui aussi buteur samedi. Les Nerazzurri peuvent désormais sérieusement rêver d'un 19e scudetto, plus de dix ans après le dernier (2010), sereins comme jamais sur le terrain au moment où son propriétaire, le groupe chinois Suning, est en pleine tourmente financière. Naples et Cagliari sortent du silence Naples et son entraîneur Gennaro Gattuso, sous pression après l'élimination en Ligue Europa, se sont donné un peu d'air dans le derby de Campanie contre le Benevento (2-0), grâce notamment au retour gagnant de son attaquant belge Dries Mertens. Pour sa première titularisation depuis plus de deux mois, et sa blessure à une cheville le 16 décembre contre l'Inter Milan, le meilleur buteur de l'histoire du Napoli a mis les siens dans le bon sens en ouvrant la marque avec opportunisme (34e). Matteo Politano (66e) a doublé la mise. Le relégable Cagliari (18e) a lui aussi sorti la tête de l'eau : les Sardes, avec leur nouvel entraîneur Leonardo Semplici, ont mis fin sur la pelouse de la lanterne rouge Crotone (2-0) à une spirale négative de seize matchs consécutifs sans victoire.