Le groupe de soutien à la transition au Mali s'est réuni samedi dernier à Lomé, la capitale du Togo, pour faire «le suivi-évaluation de la mise en œuvre des conclusions de la réunion inaugurale, et fera le point sur l'état d'avancement des réformes politiques et institutionnelles», indique une note signée du ministère des Affaires étrangères, de l'Intégration africaine et des Togolais de l'extérieur. Au menu également, le point sur l'évolution de la préparation des élections générales, la situation économique, ainsi que l'analyse de la situation sur les questions humanitaires, de défense et de sécurité au Mali, ajoute le document. Le GST-Mali a pour principale mission de soutenir le gouvernement de transition et le peuple malien dans la mise en œuvre de la Charte de la transition et de sa feuille de route, adoptées à la suite des négociations menées sous l'égide de la Cedeao, rappelle-t-on. Co-présidé par l'Union africaine (UE), les Nations-Unies et la Cedeao, le GST-Mali a tenu sa réunion inaugurale l'année dernière à Bamako, au Mali, consacrée à la réflexion sur les priorités de la transition en matière de réformes politiques et institutionnelles. «La mise en œuvre de l'Accord d'Alger pourrait se concrétiser d'ici la fin de la transition.» Mahamat Saleh Annadif, chef de la Minusma, dans un entretien à un média français depuis Bamako, capitale du Mali, estime voir dans le dialogue national avec les chefs djihadistes «la volonté des Maliens». Particulièrement inquiet de la dégradation de la situation sécuritaire au centre du pays, il salue toutefois une «nouvelle dynamique» insufflée par l'accession au pouvoir des militaires en août 2020, et la mise en œuvre des Accords d'Alger de 2015. Ces accords constituent, selon lui, un prérequis «extrêmement important» pour «une paix durable au Mali ». Le chef de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations-Unies pour la stabilisation au Mali (Minusma), Mahamat Saleh Annadif, déplore l'aggravation des tensions intercommunautaires par le chef djihadiste Amadou Kouffa et par des milices d'auto-défense. Il estime, toutefois, que la guerre civile peut être évitée et que des actions de conciliation entre communautés accompagnées par l'ONU laissent espérer que ces tensions pourraient se calmer. Mahamat Saleh Annadif souligne que les Maliens, à travers le dialogue national inclusif de 2019 notamment, ont clairement décidé que la voie du dialogue était la seule capable de mettre fin aux violences. «L'état d'esprit des Maliens est qu'il faut parler avec ces gens-là», précise-t-il. Selon lui, le calendrier de la transition, qui prévoit des élections dans un an, est réaliste. Par ailleurs, il souligne, toutefois, que des réformes profondes sont nécessaires pour parvenir à organiser des élections en bonne et due forme. Selon lui, les militaires au pouvoir ont réussi à enclencher une véritable dynamique avec les groupes rebelles signataires de l'Accord d'Alger de 2015. Pour lui, une véritable mise en œuvre de cet Accord pourrait se concrétiser d'ici la fin de la période de transition. Enfin, le diplomate tchadien annonce que l'ONU va publier d'ici quelques jours un rapport sur le bombardement par l'armée française d'un village dans la région de Bounti. R. I.