Les premières quantités de vaccins anti-Covid-19 réceptionnées par l'Algérie sont quasiment épuisées. La cadence de la vaccination s'en trouve en toute logique ralentie en attendant la réception des commandes passées auprès des différents laboratoires. Celle entrant dans le cadre du mécanisme Covax ne sera livrée qu'au mois de juin. Il s'agira de 2,2 millions de doses d'AstraZeneca, le vaccin qui aura suscité le plus de polémiques dans de nombreux pays. Nawal Imès - Alger (Le Soir) - Plus de doses de vaccins anti-Covid-19 à distribuer, à l'exception d'un lot provenant de Chine. L'Algérie a consommé les doses acquises graduellement depuis janvier dernier. Le rythme de croisière souhaité par de nombreux acteurs du secteur de la santé est loin d'être atteint. L'objectif de vacciner au moins 60% de la population risque de prendre plus de temps que prévu. Et pour cause, la vaccination est dépendante d'un facteur totalement exogène, à savoir le rythme auquel l'Algérie reçoit les doses de vaccins commandées auprès de plusieurs laboratoires. Le plus gros arrivage n'est prévu que pour le mois de juin. Il s'agira de la réception de 2,2 millions de doses du vaccin AstraZeneca, dans le cadre du mécanisme Covax auquel l'Algérie avait souscrit pour augmenter ses chances de se tailler une part de vaccins, au moment où la course pour son acquisition battait son plein. D'emblée, les autorités sanitaires affirmaient n'écarter aucune piste et ne « blacklister » aucun des vaccins, même pas ceux ayant suscité le plus de polémiques. C'est le cas du vaccin AstraZeneca qui aura, à lui seul, suscité plus de polémiques que l'ensemble des autres vaccins réunis. Son efficacité puis son innocuité ont fait l'objet de grands débats, forçant le laboratoire à se justifier plus d'une fois et à défendre le vaccin mis au point. Avec l'apparition de nouveaux variants, la polémique n'a fait qu'enfler, encouragée par la décision de l'Afrique du Sud de suspendre tout simplement la vaccination avec ce vaccin. Les autorités sud-africaines ont motivé cette décision par la conclusion à laquelle sont arrivées certaines études, faisant état de l'inefficacité de ce vaccin contre le variant sud-africain. En France, les autorités sanitaires ont également été longtemps frileuses au sujet de l'AstraZeneca en raison d'effets secondaires avérés ou supposés. L'Algérie est restée en retrait de ce débat, avec un discours constant sur les critères ayant mené les membres du comité scientifique à choisir les vaccins. Le ministère de la Santé s'est fixé comme objectif de vacciner au moins 16 millions d'Algériens, sans arrêter de date pour la fin de la campagne. Cette dernière sera longue, et peut durer jusqu'à une année, selon plusieurs estimations. Jusque-là, près de 16 000 personnes désireuses de se faire vacciner se sont manifestées, en s'inscrivant sur la plateforme numérique mise en place par le ministère de la Santé. 11 684 parmi elles sont âgées de 50 ans et plus, soit 73%, et 8 613 ont des maladies chroniques. Elles pourront se faire vacciner en fonction de la réception des doses, après avoir été convoquées par ordre de priorité. Les personnes qui s'étaient inscrites au niveau des structures publiques de santé avant le lancement de la plateforme numérique seront, quant à elles, insérées sur la liste de la plateforme numérique et seront, elles aussi, convoquées par SMS ou contactées au téléphone, dès que les doses de vaccins seront disponibles. N. I.