La Confédération africaine de football tiendra ce vendredi son congrès électif à Rabat au Maroc. Au menu, l'élection d'un successeur au Malgache Ahmad Ahmad, congédié par la Fifa, et des 7 membres africains admis au conseil de la Fifa. Si l'Afrique du football connaît le nouveau président de la CAF, élu par consensus, en l'occurrence le Sud-Africain Patrice Motsepe, milliardaire, président du club des Mamelodi Sundowns et proche du pouvoir de Pretoria, il en est pas tout à fait de même pour ce qui est de l'élection des membres pour le conseil de la Fifa. Cette dernière obéit à des critères moins évidents que les alliances entre les membres de l'assemblée générale de la CAF. C'est pourquoi, le jeu de coulisses que se sont livrés les différents candidats avait semblé se concentrer dans des cercles peu coutumiers. Le travail de sape effectué par le candidat marocain Faouzi Lekdjaâ a été à ce titre fatal à certains postulants dont le candidat algérien Kheireddine Zetchi. Il est, en effet, établi que la «mise aux arrêts» du dossier de candidature du président de la FAF par le comité de gouvernance de la Fifa, où le président de la FRMF siège, a été «centrale» dans l'anéantissement des chances, déjà minimes, de Zetchi de prendre un des deux sésames. Lekdjaâ s'est accaparé d'abord les voix de la zone Unaf où l'égyptien Hani Abou Rida, candidat au second sésame, ainsi que le président de la FTF, Wadii Jari, ont constitué des soutiens de taille. Avant son départ, hier, au Maroc via Paris, le président de la FAF ne se faisait pas d'illusions en assurant qu'il part ait avec un certain retard qu'il espèrait rattraper durant les dernières heures précédant le scrutin de vendredi. Son vice-président, Ammar Bahloul, parle lui d'un redéploiement au sein des structures de la CAF dont le nouveau président, Patrice Motsepe, a bénéficié du soutien inconditionnel et dès l'annonce de sa candidature, de l'Algérie. Un retour d'ascenseur qui aurait pu se concrétiser, lui qui par le passé, se contentait de quelques strapontins au sein de la pyramide de la CAF, sans que ses représentants (rares) ne se battent pour la cause des clubs ou sélections, des arbitres ou des techniciens algériens. Conseil de la Fifa, pour quoi faire ? Nombre de compatriotes, des journalistes notamment, ont fait dans la confusion, en annonçant que le président de la FAF, Kheireddine Zetchi est candidat au Comité exécutif de l'instance internationale. En fait, la candidature du dirigeant algérien portait sur un des sept sièges réservés à l'Afrique au sein du Conseil de la Fifa. Organe non-exécutif de surveillance et de stratégie, ledit conseil définit la stratégie de la Fifa et du football mondial. Il est composé de 37 personnes, un président élu par le congrès de la Fifa, en l'occurrence le Suisse Gianni Infantino, les 8 vice-présidents issus des zones continentales où ils ont le statut de président de la Confédération (seule l'UEFA compte trois membres en qualité de vice-président) et les 28 membres élus au sein de leurs confédérations respectives (UEFA, CAF, OFC, AFC, Conmebol et Concacaf) pour un mandat de 4 ans. C'est dans ce dernier quota que veut figurer le président de la FAF, Kheireddine Zetchi, en déposant sa candidature. Lors du dernier mandat, la zone CAF était représentée par Hany Abou Rida (Egypte), Tarek Bouchamaoui (Tunisie), Camara Almamy Kabele (Guinée), Nsekera Lydia (Burundi), Walter Nyamilandu (Malawi) et Constant Omari (RD Congo). Ce dernier remplace depuis quelques mois le président de la CAF déchu Ahmad Ahmad (Madagascar). Les 7 membres africains au sein du conseil de la Fifa sont élus suivant les zones linguistiques. À savoir deux représentants chacun pour les pays francophones et anglophones, et deux autres pour les arabophones, les lusophones et les hispanophones. Le nouveau président de la CAF, le Sud-Africain Patrice Motsepe, sera le septième membre. Ce sont les statuts de la CAF qui ont défini cette «cartographie» qui, sportivement, n'a pas de sens tellement les compétitions, sportives interclubs notamment, sont dominées par les équipes de l'Afrique du Nord à majorité arabophone. M. B.