Le nouveau gouvernement d'Abdelhamid Dbeibah, approuvé la semaine écoulée par le Parlement à Syrte, a prêté serment, hier lundi, à Benghazi, dans l'est de la Libye. Il aura à répondre à de nombreux défis, dont celui de la présence de groupes de mercenaires et de milices armées sur le sol libyen. Et d'ailleurs, les appels internationaux à leur retrait s'intensifient ces derniers jours, en mettant en avant particulièrement la nécessité d'aider le nouvel exécutif dans ses missions, dont la préparation des prochaines élections générales prévues le 24 décembre 2021. Selon l'ONU, environ 20 000 militaires et mercenaires se trouvaient encore fin 2020 en Libye, et aucun mouvement de retrait n'a été constaté à ce jour. « Quelque 10 bases militaires étrangères sont encore stationnées en Libye », avait déclaré, au mois de décembre dernier, la représentante spéciale par intérim du secrétaire général de l'ONU en Libye, Stéphanie Williams. Le Conseil de sécurité de l'ONU a réclamé, vendredi dernier, dans une déclaration approuvée à l'unanimité, « le retrait sans plus tarder de toutes les forces étrangères et des mercenaires de Libye », selon une déclaration rendue publique. Par ailleurs, le Conseil de sécurité appelle au « plein respect de l'embargo des Nations-Unies sur les armes par tous les Etats membres, conformément aux résolutions pertinentes du Conseil de sécurité ». L'embargo sur la vente d'armes à la Libye, imposé depuis 2011, est violé régulièrement depuis des années selon les experts de l'ONU chargés de son contrôle. Leur prochain rapport annuel est attendu dans les jours à venir. À ce titre, le Conseil de sécurité « reconnaît la nécessité de planifier le désarmement, la démobilisation et la réintégration des groupes armés, la réforme du secteur de la sécurité, et de mettre en place une architecture de sécurité inclusive et dirigée par des civils pour l'ensemble de la Libye », ajoute la déclaration. De son côté, l'Union européenne (UE) a appelé, jeudi, au retrait « immédiat » des mercenaires et forces étrangères présents en Libye et au désarmement des milices conformément aux résolutions du Conseil de sécurité. « Les interventions militaires étrangères sont inadmissibles en Libye », indique, par ailleurs, un communiqué de l'ONU, appelant « toutes les parties concernées à respecter ces décisions et à coopérer plutôt avec le Comité mixte libyen 5+5 ». Le Premier ministre du nouveau Gouvernement d'unité nationale libyen, Abdelhamid Dbeibah, avait appelé, dans son discours devant les parlementaires à Syrte, lors de la séance du vote de confiance au nouvel exécutif, au départ des 20 000 mercenaires et forces étrangères présents en Libye, qualifiant leur présence de « coup de poignard » dans le dos des Libyens. Le Comité militaire mixte libyen (5+5) a tenu une réunion de deux jours depuis dimanche dernier, à Syrte, en présence des observateurs internationaux et a prévu des discussions sur les mécanismes de retrait des forces étrangères de la Libye. Une nouvelle réunion du Comité militaire mixte libyen (5+5) s'est ouverte, dimanche, à Syrte, pour débattre de l'application des points restants de l'accord du cessez-le feu signé le 23 octobre dernier à Genève en Suisse, a indiqué un haut responsable militaire cité par des médias libyens. « Il sera surtout question de poursuivre la coordination entre les comités sécuritaires en ce qui concerne la réouverture de la route côtière reliant Misrata à Syrte, de déminage et du travail des observateurs internationaux envoyés par l'ONU », a indiqué le responsable militaire, Khaled al-Mahdjoub. Le nouvel exécutif libyen s'est fixé douze objectifs durant cette période. Il s'agit, entre autres, d'assurer la souveraineté à travers l'ensemble du territoire libyen, d'évacuer les mercenaires et forces étrangères du pays, sécuriser les frontières, d'améliorer le quotidien des Libyens et d'instaurer une réconciliation nationale. B. T.