Le thème «Rôle de la traduction de et vers tamazight dans le développement linguistique et le rayonnement culturel» a été au centre d'une conférence organisée, lundi, avec la participation de spécialistes et académiciens et ce, dans le cadre du programme culturel du Salon national du livre qui se poursuit au Palais des expositions Pins-Paritimes à Alger. Le secrétaire général du Haut Commissariat à l'amazighité (HCA), Si El Hachemi Assad, a évoqué les objectifs de son institution pour promouvoir et encourager la traduction en tant que «passerelle» liant les langues parlées en Algérie, à savoir tamazight et l'arabe et ce, dans le cadre de «l'encouragement de la pluralité et la cohabitation linguistiques en Algérie». «L'intérêt à la traduction vise à établir des traditions codifiées par la passation de conventions avec les différentes maisons d'édition algériennes, et ce, pour préserver les droits d'éditeur et d'auteur», a-t-il ajouté. Dans le cadre de sa stratégie dans le domaine de la traduction, le HCA, poursuit M. Assad, œuvre à «accompagner les porteurs de projets en traduction à la faveur de l'installation d'un comité de lecture pour évaluer les textes proposés pour publication», indiquant que «le cercle de lectorat de tamazight en Algérie a franchi de grands pas et s'élargit chaque année». M. Assad a affirmé, en outre, l'attachement du HCA à donner une impulsion à la présence du livre amazigh notamment celui littéraire dans la scène culturelle à travers la participation aux foires nationales et au Salon international du livre à l'effet de le renforcer et le promouvoir. Après avoir appelé les différents partenaires tels que les instances, les institutions publiques et les ministères à s'intéresser à la traduction vers tamazight, M. Assad a mis en avant les projets en cours de réalisation avec le ministère des Affaires religieuses et la traduction de 3 mémoires historiques avec le ministère des Moudjahidine. Il a salué l'expérience pionnière de l'agence de presse APS depuis 2015 avec l'emploi d'un contenu médiatique basé sur la traduction vers la langue amazighe traitant de la vie quotidienne du citoyen et autres actualités politique, sociale, culturelle et économique. Concernant les efforts visant la promotion de la traduction de tamazight, M. Assad a évoqué sa suggestion au ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique quant à l'impérative ouverture d'un master en traduction arabe-tamazight au niveau de l'université d'Alger afin de promouvoir cette langue nationale officielle enseignée dans la majorité des établissements éducatifs du pays, faisant état de l'installation d'une cellule de traduction au début de l'année en cours spécialisée en traduction institutionnelle. De son côté, le chercheur Benothmane Zein a évoqué, dans son intervention, «les difficultés et les obstacles de la traduction de la langue russe à la langue arabe et au tamazight», affirmant que la traduction est basée sur «la compréhension» et que le traducteur ne peut faire son travail correctement si l'idée initiale n'est pas claire. Le chercheur a appelé à «encourager la publication de dictionnaires de proverbes en tamazight avec toutes les variantes, et ce, compte tenu du rôle axial des dictionnaires spécialisés pour faire pencher la balance en faveur de la traduction sérieuse», soulignant que la traduction permet de créer de nouveaux mots contribuant à l'enrichissement de la langue. Pour sa part, la chercheuse universitaire Hadj Aïssa Zahra a affirmé que la traduction est un système qui interagit avec tous les aspects de l'environnement de l'auteur, estimant que la traduction doit se baser sur «la lecture, la réflexion et le savoir afin de prendre connaissance des contextes culturels de l'auteur de l'œuvre à traduire». Le Salon national du livre, organisé par l'Organisation nationale des éditeurs de livre (Onel), se poursuit jusqu'au 20 mars en cours au Palais des expositions (Alger).