L'enseignement et la promotion du Tamazight créeront certainement une fusion entre tous les Algériens, car c'est un facteur d'unité et de cohésion sociale. D'ailleurs la présence de secrétaire général du HCA au colloque international consacré à l'apport des Amazighs à l'histoire et à la civilisation Al-Andalus, consoliderait davantage les liens d'amitié existants entre l'Algérie et l'Espagne, en privilégiant le segment de l'Histoire commune liant l'Algérie avec la ville de Grenade fondée par les Amazighs Zirides en 1013, souligne un communiqué. En effet le secrétaire général du Haut-commissariat à l'Amazighité (HCA), Si El Hachemi Assad, a mis l'accent jeudi à Grenade (Espagne) sur l'intérêt porté à la problématique de la connaissance de l'Histoire des Amazighs "qui occupe une bonne place" dans le programme du HCA. "Cette question doit être surtout la préoccupation des centres de recherche spécialisés des deux rives", de la Méditerranée, a déclaré M. Assad lors de colloque international, en présence d'un panel de chercheurs et experts en histoire et en culture amazighe, provenant de divers pays, notamment l'Algérie, l'Espagne, la France, le Maroc, le Portugal et les Etats-Unis. Le premier responsable du HCA a également précisé que la présence de son institution à cette rencontre traduisait l'engagement de l'Algérie "à promouvoir Tamazight et met en exergue les efforts de l'Etat dans ce registre".
L'enseignement et la promotion du Tamazight, facteur d'unité et de cohésion sociale D'autre part, le secrétaire général du Haut-commissariat à l'amazighité (HCA), Si El Hachemi Assad a affirmé qu'il y avait une "très forte" demande de toutes les franges adultes de la société pour l'apprentissage et la maîtrise de cette langue, en marge d'une journée pédagogique au profit des enseignants chargés de l'apprentissage de Tamazight pour adultes. Le SG du HCA a indiqué dans ce contexte "Nous avons remarqué un engouement certain et nous avons reçu beaucoup de demandes de différentes wilayas pour l'apprentissage et la maîtrise de cette langue", s'est-il réjoui. Il a ajouté que les personnes intéressées pouvaient s'inscrire pour pouvoir bénéficier de cet enseignement. M. Assad a relevé que ce travail serait mené en coordination avec l'association "Ikra", qui a déjà une expertise dans le domaine d'alphabétisation, soulignant que cette association, de par son expérience, a tissé un vaste réseau à travers le territoire national que le HCA allait mette à profit. Dans le même contexte Sept œuvres littéraires algériennes ont été traduites cette année en Tamazight par le Haut-Commissariat à l'Amazighité (HCA) dans une démarche visant à enrichir, développer et généraliser la langue amazighe par la traduction. Vers la fin 2014, le HCA a entrepris à travers des ateliers scientifiques à Taghit (Bechar), un projet de traduction dont les ateliers ont été confiés à des spécialistes en langue amazighe. Après avoir obtenu l'autorisation légale de la part des maisons d'édition et les auteurs des œuvres originales, sept oeuvres littéraires ont été traduites. Il s'agit de "Tassilia" de Azzedine Mihoubi, "Le noir te va si bien" de Ahlam Mosteghanemi, "Les Citadelles érodées" de Mohamed Sari, , "La nuit du Henné" de Hamid Grine, "Taous Amrouche" de Djoher Amhis, "Les jeux de notre enfance" de Noureddine Louhal et les "La guerre de Jugurtha" de l'historien romain Salluste. Dans l'attente d'une publication élargie de ces ouvrages, le HCA propose au niveau de son stand au Salon international du livre d'Alger (SILA), des extraits traduits aux variantes kabyle et chaouie. Pour ce qui est du projet, le premier du genre, le SG du HCA, Si Hachemi Assad a indiqué à l'APS que l'expérience sera généralisée à d'autres œuvres algériennes et universelles en vue d'élargir le lectorat de manière "structurée" et donner l'opportunité aux amazighophones de découvrir les littératures universelle et algérienne.
Absence d'un dictionnaire unifié: La hantise des traducteurs Le chercheur en langue amazighe, Mohamed Djellaoui, traducteur du recueil de poésie "Tassilia" a longuement évoqué ce point, en affirmant que la traduction en langue amazighe à partir de la langue arabe connue pour la richesse de son lexique, achoppait souvent à la pauvreté du vocabulaire amazigh et à la difficulté de transmettre les émotions exprimées dans un poème en arabe vers le Tamazight. Quant à l'absence de terminologie artistique et scientifique, M. Djellaoui a rappelé que le Tamazight "reste pauvre d'expressions linguistiques, mais il est en voie d'enrichissement et de constitution". Abondant dans le même sens, l'historien Habiballah Mansouri, passionné de traduction en langue amazighe, estime que l'absence de synonymes était un réel obstacle pour le traducteur en Tamazight, insistant sur l'impératif de s'accorder sur un "dictionnaire" de référence pour les traducteurs, afin de maintenir la traduction dans un cadre académique. L'absence d'un dictionnaire amazigh unifié demeure la hantise pour les traducteurs car chaque traducteur doit puiser dans son propre bagage linguistique et culturel pour combler le vide linguistique, en attendant les résultats des premiers ateliers lancés en 2014 dans différentes régions amazighophones, et animés par des chercheurs et des spécialistes en Tamazight pour recenser et collecter les données linguistiques nécessaires à l'établissement d'un dictionnaire unifié. Pour rappel, le HCA est signataire d'une convention de collaboration avec la Fondation euro-arabe des hautes études de Grenade, paraphé à la Bibliothèque nationale d'Algérie le 3 septembre dernier. Elle vise à asseoir un partenariat diversifié autour de la langue et la culture amazighes par un programme d'action pragmatique ciblant plusieurs axes, notamment les échanges de publications, partage d'informations dans le domaine de la langue et culture amazighes, publication commune de travaux académiques, et utilisation conjointe des archives et ressources numériques et documentaires.