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L��re des calomnies
Publié dans Le Soir d'Algérie le 13 - 09 - 2010

Sous ce titre, inspir� par L�air de la calomnie de Rossini, je voudrais pr�senter mon point de vue sur les affirmations de Lahouari Addi � propos du pr�sident Houari Boumediene et de sa politique. Dans la r�ponse(1) de cet universitaire � Sa�d Sadi et � Yacine T�guia, on lit ces trois phrases : �Il (Boumediene) tenait � ce que personne ne s�enrichisse sans son autorisation et c�est pourquoi il a �tatis� l��conomie�, �il ne voulait pas que les Alg�riens grandissent et s��mancipent� Il cherchait � contr�ler la soci�t� afin que tous les Alg�riens d�pendent de lui personnellement� et enfin �le (son) bilan politique est globalement n�gatif au vu de la situation que vit le pays�.
Ces affirmations dignes d�un libell� partisan ne m�auraient pas �tonn� outre mesure si elles n��manaient pas d�un enseignant-chercheur, qui se doit d��tre objectif et impartial. La surprise est d�autant plus vive que ces propos sont excessifs. Il serait fastidieux et pr�somptueux de dresser l�inventaire complet et d�taill� de ce qui a �t� r�alis� entre 1965 et 1978 : il y aurait de quoi remplir un journal, durant plusieurs jours. L��uvre de Boumediene est si importante que beaucoup d�hommes d�Etat de pays similaires au n�tre seraient flatt�s si la leur lui �quivalait. Je crois sinc�rement qu�elle fut consid�rable et cela se d�montre. J�ai donc choisi, pour rappeler � ceux dont la m�moire est d�faillante, d�utiliser le proc�d� de l��num�ration, en la subdivisant en trois chapitres intitul�s : I - La construction de l�Etat-Nation.II - La construction d�une �conomie nationale. III - Le d�veloppement socioculturel. Ce proc�d� d�plaira probablement aux puristes des sciences politiques. Il faut cependant savoir �tre parfois bref, � la mani�re des �m�mentos � auxquels les �tudiants recourent pour leurs r�visions. Le dernier et IVe chapitre est consacr� au rappel du contexte interne et externe pr�valant � cette �poque-l�.
I � La construction de l�Etat-Nation :
Boumediene disait : �S�il est une v�rit� que l�Histoire a consacr�e, c�est qu�un pays ne peut rien entreprendre de durable sans un appareil �tatique, stable et efficace.�(2) Il ajoutait : �L��dification d�un puissant Etat alg�rien doit �tre l��uvre de chacun de nous, du plus petit au plus grand responsable. �(3) Voici l�essentiel des r�alisations intervenues :
- 1967-1969 : R�forme de l�administration territoriale et des collectivit�s locales. Les ma�tres-mots de cette r�forme sont : d�concentration et d�centralisation, c�est-�-dire : participation des citoyens � la gestion des collectivit�s locales, dot�es de la personnalit� morale et l�autonomie financi�re, et g�r�es par des assembl�es d�lib�rantes compos�es de personnes �lues au suffrage universel.
- 1966 : promulgation d�un statut de la Fonction publique. - 1965-1966 : adoption d�une r�forme judiciaire dont les axes principaux sont : all�gement des proc�dures, simplification des structures, accessibilit� aux citoyens, r�partition territoriale des juridictions �quilibr�e. - 1968 : institution d�un Conseil �conomique et social.
- 1966-1975 : alg�rianisation de la l�gislation, promulgation des codes de base. Abrogation de la l�gislation �trang�re, provisoirement reconduite par la loi du 31/12/1962 pour �viter tout vide juridique.
- 1964-1965 : structuration de l�ANP dans ses trois composantes : terre, aviation et marine. C�est avec l�appui de cette arm�e que fut stopp�e en juin 1965 la d�rive d�magogique et populiste d�un pouvoir absolu qui d�livrait des lettres de cachet contre de respectables personnalit�s. C�est encore cette arm�e qui a fait face aux putshistes marchant en armes sur la capitale fin 1967, pour prendre le pouvoir. C�est toujours cette m�me arm�e qui a sauv� le pays en 1990-1992 du chaos vers lequel on le pr�cipitait et qui continue aujourd�hui encore � lutter contre le terrorisme. C�est aussi cette arm�e qui a combattu au Moyen-Orient contre l�agresseur isra�lien. C�est elle qui a r�alis� le barrage vert et l�essentiel de la route transaharienne. C�est elle qui garantit l�int�grit� territoriale du pays.
- 1974 : institution du service national le 15/11/1974. En plus de sa fonction premi�re qui est celle de la formation des Alg�riens � la d�fense de l�int�grit� territoriale du pays, le service national est aussi le creuset o� s�acqui�rent et se renforcent le sentiment de l�unit� nationale et les vertus citoyennes. Il est enfin le lieu o� le jeune Alg�rien apporte sa contribution au d�veloppement �conomique et social du pays.
- 1976 : promulgation de la Constitution de 1976.
- Cr�ation de l�Assembl�e populaire nationale.
- Cr�ation de la Cour des comptes.
- Tenue de plusieurs Conf�rences des cadres de la Nation, dont le but �tait la sensibilisation et la mobilisation desdits cadres, au service du pays et du peuple, jamais d�une personne.
II- Les bases d�une �conomie nationale
Le d�veloppement �conomique et social du pays est l�autre axe prioritaire de la politique de H. Boumediene. Prenant la parole devant l�Assembl�e g�n�rale des Nations unies, en 1974, il d�clarait : �Toutes les possibilit�s doivent �tre� prospect�es et inventori�es en vue d�engager nos pays � promouvoir sur place toutes les activit�s de transformation industrielle de leurs mati�res premi�res� Cela signifie la possibilit� d�engager des efforts dans toutes les fili�res jug�es d�un certain int�r�t pour le d�veloppement�� Il a aussi dit lors d�un meeting tenu dans une ville des Hauts- Plateaux : �Une politique qui ne tient pas compte de toutes les parties du territoire national, des villes comme des villages, du Nord comme du Sud, ne saurait avoir pour ambition de promouvoir le pays dans son int�gralit�. �(4) A propos de la nationalisation des terres agricoles, il a dit ceci : �La r�volution agraire est une question de justice sociale� L�Etat n�a pas besoin de terres, la terre doit �tre la propri�t� de tous les Alg�riens. C�est cela la v�ritable justice��(5) Voici bri�vement rappel�es, les actions engag�es � cette �poque :
- R�cup�ration des richesses nationales gr�ce � la nationalisation des mines, des banques, et notamment celle des hydrocarbures qui intervint, non sans remous en f�vrier 1971�
- Adoption de plans de d�veloppement �conomique et social, soit un plan triennal, un plan quadriennal avec des plans sp�ciaux (ou r�gionaux tels que ceux de Batna, Tizi-Ouzou et Ouargla) dont l�objectif �tait la r�alisation d�un d�veloppement g�n�ral, harmonieux et �quilibr�, touchant l�ensemble du territoire et profitant � tous les citoyens, sans exclusive. - D�veloppement du secteur des hydrocarbures ; r�alisation de plusieurs complexes hydrocarbures (Hassi Messaoud, Hassi R�mel, Gassi Touil, Rhourde Nouss, Bethioua- Arzew), de ports sp�cialis�s et d�instituts de formation d�ing�nieurs et techniciens sup�rieurs. - Lancement de programmes d��lectrification, d�alimentation en eau potable et d�extension du r�seau de gaz de ville.
- Cr�ation d�un tissu industriel par la r�alisation de nombreuses usines dans les branches ci-apr�s : la m�tallurgie, la sid�rurgie, la p�trochimie, la chimie, la construction m�canique, le montage de v�hicules industriels, la fabrication de mat�riaux du BTP, de mat�riels agricoles, de tracteurs, de mat�riels hydrauliques, de mat�riels �lectriques et �lectroniques, de mat�riels de t�l�communication, d�veloppement d�une industrie des mat�riaux de construction, d�une industrie alimentaire, d�une industrie des textiles, cuirs et peaux, d�une industrie du papier et de la cellulose, etc.
- D�veloppement des transports de personnes et des marchandises : terrestre, maritime et a�rien, en accordant plus d�int�r�t aux zones d�sh�rit�es et enclav�es. - Densification et am�lioration du r�seau routier, lancement de la route transaharienne (dont le tron�on Tamanrasset- Abalessa inaugur� le 19/06/1978 et qui devait se poursuivre vers le Mali et le Niger), ouverture de nouveaux a�roports, construction de 2 ports d�hydrocarbures (Arzew et Skikda).
- Lancement de nombreux chantiers de construction de logements.
- R�alisation d�une douzaine d�infrastructures touristiques et h�teli�res baln�aires, urbaines ou sahariennes et construction ou r�am�nagement de stations thermales.
- Dans l�agriculture, nationalisation des terres agricoles, cr�ation de fermes d�Etat, de coop�ratives agricoles de commercialisation et de services, construction de barrages (exemple, Djorf Torba), mise en valeur des terres, cr�ation de p�rim�tres d�irrigation (B�ni Slimane, Bounamoussa, Abadla), programmes de reboisement et barrage vert (ces deux programmes �tant pris en charge comme la Transaharienne par le service national), programmes sp�ciaux de construction de logements ruraux, dits villages socialistes, et de l�auto-construction.
III. D�veloppement socioculturel
a) Education et culture.
- R�alisation de nouvelles universit�s et d�instituts sup�rieurs de formation d�ing�nieurs notamment,
- Construction de nombreux lyc�es et CEM dans toutes les wilayas. J�ouvre ici une parenth�se pour communiquer quelques donn�es chiffr�es, sur le nombre des m�decins en 1950(6), et sur celui des avocats � fin 1964(7). S�agissant des m�decins, il y avait � Alger, 13 Alg�riens sur les 402 en exercice ; � Oran, 4 sur 164 ; � Constantine 6 sur 61 ; � Annaba 1 sur 46 ; � Tlemcen 7 sur 24 ; � S�tif 2 sur 15� La majorit� �tait d�origine europ�enne. S�agissant des avocats, on comptait � la Cour d�appel d�Alger 35 Alg�riens sur un total de 91 avocats ; � la cour d�Oran, 2 sur 22 ; � la cour de Constantine, 7 sur 12 ; au barreau de Mostaganem, 5 sur 7 ; au barreau de Blida, 2 sur 6 ; au barreau de Annaba 2 sur 9. Je ne dispose pas de statistiques concernant le nombre des ing�nieurs alg�riens existant � la veille de la proclamation de l�ind�pendance ; mais on peut dire, sans risque de se tromper, que leur nombre ne d�passait pas alors la vingtaine. Aujourd�hui, les m�decins, dentistes, pharmaciens, les avocats et autres juristes, les ing�nieurs toutes sp�cialit�s confondues, et de mani�re g�n�rale les titulaires de dipl�mes universitaires, se comptent par dizaines de milliers. La r�alit� incontestable est que l�on est arriv� � ces effectifs gr�ce � la politique de d�mocratisation de l��ducation et de l�enseignement, mise en �uvre au d�but des ann�es 1970.
b) Sant�
- Construction de polycliniques et centres de sant� au niveau des communes, da�ras et wilayas.
- Institution de la m�decine gratuite. On indiquera ici � titre simplement indicatif que la m�decine gratuite existe en Grande-Bretagne depuis 1948 o� elle s�appelle le �National Health Service� ; m�me la �Dame de Fer�, incarnation du lib�ralisme �conomique, ne l�a pas remise en cause.
- Institution d�un service civil pour le corps m�dical ; il est toujours en vigueur.
c) Culture
- Relance de l�industrie du livre,
- Cr�ation d�une industrie cin�matographique,
- D�veloppement du th��tre,
- Organisation de festivals de musique,
- Organisation du 1er Festival culturel panafricain en juillet 1969,
- Relance de l�enseignement artistique,
- Meilleur soutien � la cr�ativit� artistique.
IV. Le contexte interne et externe
Les actions de d�veloppement ont �t� pour la plupart men�es � leur terme sous l�impulsion de Boumediene qui, avec ses ministres, d�finissait les grandes orientations politiques et arr�tait les enveloppes financi�res n�cessaires. La planification �tait rigoureuse, car les ressources financi�res provenant des hydrocarbures n��taient pas importantes. Il faut se rappeler en effet que le p�trole n�a �t� nationalis� qu�en f�vrier 1971 ; jusque-l� l�Alg�rie ne percevait que des �royalties �. Il faut ensuite savoir que le prix du baril de p�trole qui �tait d�environ 2,32 dollars en 1973 n�est pass� � environ 9 dollars que d�but 1974, � la suite de la guerre isra�lo-arabe d�octobre 1973(8). Les fonds engag�s pour le d�veloppement provenaient pour l�essentiel de l��pargne nationale. Boumediene suivait personnellement la r�alisation des programmes arr�t�s ; il �tait souvent sur le terrain pour contr�ler l��tat d�ex�cution des projets. Les anciens ministres et cadres se rappellent sa parfaite ma�trise des dossiers et sa remarquable capacit� � mobiliser les cadres charg�s de la concr�tisation de ces programmes. L�homme n��tait ni ange ni d�mon. L�ancien responsable politico-militaire, aust�re et r�fl�chi, devenu ministre de la D�fense nationale puis chef d�Etat, avait acquis du charisme. Il n�aimait pas les hommes liges serviles ; il pr�f�rait les cadres comp�tents, int�gres et engag�s pour le d�veloppement du pays. S�il n�a pas dit comme Guizot : �Enrichissez-vous !�, il �tait par contre attentif au sort des d�sh�rit�s, des ouvriers et des paysans ; il n�a jamais menac� les �bourgeois� de les envoyer au hammam, m�me si il d�non�ait �ceux dans le seul souci est de gagner de l�argent �(9). Il parlait de justice sociale, de d�mocratisation, de g�n�ralisation de l��ducation publique, et d��galit� des citoyens. Pour lui, la lutte contre le sous-d�veloppement qui minait le peuple et le pays compl�tait la lutte pour la lib�ration nationale. Sans sa politique de d�veloppement, il y aurait encore des personnes marchant pieds nus et se nourrissant de glands. Il me para�t en outre injuste de lui imputer �la situation que vit le pays� actuellement. Il s�est �coul� plus de trente ans depuis sa mort : c�est le temps d�une g�n�ration ! Il s�est pass� bien des �v�nements et il y a eu les r�ajustements et les restructurations du d�but des ann�es 1980. La chute drastique du prix du baril du p�trole en 1986-1987, suivie des �meutes d�octobre 1988, a montr� que les mesures prises �taient superficielles et inop�rantes. En fait, c�est � partir de 1989 que des r�formes structurelles de fond ont �t� entreprises. Malheureusement, le processus de d�mocratisation et de lib�ralisation ainsi amorc� avorta du fait d�un mouvement politico-religieux qui, pour s�accaparer du pouvoir, n�h�sita pas � recourir aux armes. La suite est connue : un terrorisme qui n�en finit pas, une privatisation � l�encan, une lib�ralisation � l�emporte-pi�ce, des fortunes miraculeuses, le blanchiment de capitaux et une corruption d�brid�e. Les p�riodes de confusion et de troubles sont propices aux malhonn�tes. Imputer � Boumediene toutes ces calamit�s, n�est-ce pas exag�r� ? J�admets cependant que tous les programmes et investissements n��taient pas achev�s � sa mort. On peut aussi lui reprocher d�avoir vu grand ; � cette observation, il r�pondait : �Le bon p�re de famille ach�te � ses enfants des v�tements plus grand d�une � deux tailles, ainsi, ils pourront les porter plus longtemps. � On sait que des erreurs d��valuation, de strat�gie et tactique ont �t� commises. Ceux qui les lui ont reproch�es, en ont commis d�autres ! Mais ne dit-on pas qu�il n�y a que ceux qui ne font rien qui ne se trompent pas ? Tout le monde admet aussi qu�il n�a pas suffisamment pris en compte la force d�inertie de la paysannerie et des bureaucrates. Il y a eu �galement des oppositions au sein du pouvoir lui-m�me. Ses options socio�conomiques �taient sous tendues par une id�ologie du type dirigiste (planification et nationalisation des moyens de production) ; le syst�me et les institutions politiques mis en place s�inspiraient des d�mocraties populaires (parti unique et unicit� du pouvoir). Mais en cela, il n�innovait pas : ces choix se retrouvent dans les Chartes de Tripoli, d�Alger et de 1976. Ces options rencontraient de farouches opposants : certains revendiquaient l�instauration d�une d�mocratie lib�rale, d�autres au contraire estimaient que le socialisme dit sp�cifique n��tait pas du socialisme ; quant � la mouvance conservatrice, elle revendiquait, tout en faisant de la notion de �religion d�Etat� son cheval de bataille, l�abandon du socialisme et l�instauration d�un gouvernement plus ou moins th�ocratique. Ces trois courants politiques s�excluaient, bien entendu, les uns les autres. D�ailleurs, cela ne se d�roulait pas �comme un fleuve tranquille �. A l�instar des ann�es 1962- 1965 marqu�es par de graves �v�nements, parmi lesquels on citera l�apparition de maquis en Kabylie, les attentats d�Alger, la s�dition d�un officier dans le Sud, la dissolution de l�Assembl�e nationale, la proclamation des pouvoirs sp�ciaux, la cr�ation d�une milice, les arrestations et assignations � r�sidence de personnalit�s politiques, l�Alg�rie a aussi connu de 1966 � 1979 de graves �v�nements. Ainsi, il y a eu l�affaire des fonds du FLN d�tourn�s, des complots et attentats � l�explosif, un putsh (d�cembre 1967), une tentative d�assassinat du chef de l�Etat (avril 1968), et pour finir, un parachutage d�armes au cap Sigli. A cette liste, il faut ajouter la tension diplomatique avec la France suite � la nationalisation du p�trole en 1971, l�engagement diplomatique et militaire dans deux guerres isra�loarabes, la tension au Sahara occidental, l�afflux des Sahraouis � Tindouf et l�affaire d�Amgala (janvier 1976) qui faillit entra�ner une nouvelle guerre. Pour conclure, il y a quelques raisons de penser que les campagnes de d�nigrement sporadiquement lanc�es contre des personnalit�s historiques, sont de la m�me veine que celle du �qui tue qui ?�. Elles s�abreuvent probablement aussi aux m�mes sources d�information. Ne dit-on pas au demeurant : �Calomniez, calomniez, il en restera toujours quelque chose !�
Z. S. ����
* Ancien ministre.
(1) Le Soir d�Alg�rie du 6 septembre 2010 (page 7).
(2) Citations du pr�sident Boumedienepar Khalifa Mameri, page 121.
(3) Idem, page 122.
(4) Citations� page 292.
(5) Idem, pages 305 et 306.
(6) Formulaire m�dical de l�Union fran�aise. 1950. Imprimeurs Arrault et Cie. Tours. France.
(7) Annuaire de la Justice 1966. INA Bd Zighoud-Youcef. Alger.
(8) Nicolas Sarkis. P�trole, le 3e �chec ? in le Monde diplomatique. Mars 2000.
(9) La strat�gie de Boumediene par Paul Balta, page 86.


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