Parallèlement à la lenteur qui caractérise la transformation digitale en Algérie, les pertes en termes d'apport du numérique dans le PIB du pays s'accumulent. Les acteurs activant dans le secteur du numérique exhortent les pouvoirs publics à créer et à développer des infrastructures technologiques adaptées pour les entreprises et les administrations. Accepter aussi d'aller vers le Cloud et accélérer le processus de mise en place de la fibre optique qui renforce la transmission des données. Massiva Zehraoui - Alger (Le Soir) - Pour se pencher davantage sur cette question, la Confédération algérienne du patronat citoyen (CAPC) a organisé, hier mardi, à son siège sis à El-Mouradia, une conférence intitulée «L'enjeu des infrastructures technologiques, de l'internet vers l'analytique». Tentant d'évaluer la part du digital dans le PIB, Ali Azouzi, président-directeur général de «Icosnet», a indiqué lors de cette rencontre que l'apport des TIC dans le PIB de l'Algérie est minime voire insignifiant. Pour donner une idée sur ce déficit, il fait savoir que dans le monde, une croissance de 10% dans les TIC augmente le PIB de 1%. La perte est substantielle, explique-t-il, même s'il reconnaît ne pas avoir de données chiffrées pour illustrer concrètement la teneur de ces pertes. Selon lui, l'Algérie fait des pas en avant, mais n'arrive pas à accélérer la cadence de numérisation, notamment dans le milieu des entreprises. Ali Azouz estime que les chefs d'entreprise et les responsables de l'administration doivent œuvrer davantage pour faire accepter le Cloud qui permet d'accéder à des services informatiques via internet à partir d'un fournisseur. «Icosnet veut inciter justement les entreprises à aller dans le Cloud, si toutefois elles ne veulent pas disparaître avec le temps.» Selon lui, cette nouvelle ère exige de se mettre au diapason du numérique pour survivre. D'ailleurs, il fait savoir à titre d'exemple que la pandémie de la Covid-19 a contraint un certain nombre d'entreprises à passer à la digitalisation pour assurer la continuité de leurs services, et c'est même grâce à çà «qu'elles ont survécu». Il considère que depuis, «l'Algérie a traversé beaucoup d'étapes dans la transformation numérique et, paradoxalement, la Covid-19 y a contribué». Karim Sid-Ahmed, directeur régional de Cisco a, quant à lui, relevé les différences de la rapidité du débit entre les pays développés et ceux en voie de développement. Il énumère dans ce sens, certains facteurs qui , selon lui, sont à l'origine de la lenteur caractérisée de l'internet en Algérie. Il mettra en cause la qualité des équipements de transmission des données qu'il juge inadaptés. Karim Sid-Ahmed pointe également du doigt les atermoiements liés à la mise en place de la fibre optique. Cet outil permettra, assure-t-il, à l'Algérie de gagner en débit de façon manifeste. M. Z.