Comme à l'accoutumée, et tout en se lançant dans la course électorale en droite ligne de sa doctrine participationniste, le président du Mouvement pour la société de la paix ne manque pas d'avertir, voire de menacer au vu, selon lui, de cas de fraude en amont du prochain scrutin déjà relevés. M. Kebci - Alger (Le Soir) - Abderrezak Makri, tout comme ou sinon plus que son prédécesseur, reste fidèle à la stratégie de la mouvance verte. S'étant engagé corps et âme dans les élections législatives anticipées du 12 juin prochain, il ne cesse d'avertir et de menacer contre des velléités de fraude. Et hier dimanche, il nous avouait, dans une déclaration, qu'il détenait, sur la base de ce que les cadres et autres militants du parti ont eu à récolter comme éléments d'information dans le sillage de la campagne de collecte des parrainages des électeurs comme exigé par le nouveau code électoral, des «cas avérés de fraude anticipée». Sans aller jusqu'à généraliser ou à nommer ceux qui y seraient impliqués, le président du MSP parle de «responsables locaux dans certaines wilayas qui, selon lui, parrainent des listes, notamment indépendantes, voire même partisanes pour certaines d'entre elles». Des cas qui ne sont pas, cela dit, de nature à faire revenir le mouvement sur sa résolution à se lancer dans la bataille de ces législatives anticipées, affirme Makri qui n'a pas manqué l'occasion de rappeler, sans le nommer, à un chef de parti, celui du mouvement el Binaa qui, lui aussi, multiplie les avertissements, que le MSP s'est vu «subtiliser» un siège parlementaire dans la wilaya de Bordj-Bou-Arréridj lors des élections législatives du 4 mai 2017. Et quid de sa menace de renouer avec le Hirak s'il y a fraude le 12 juin prochain ? Le président du MSP la renouvelle une fois encore, réitérant sa conviction que les prochaines législatives font office «d'ultime chance» pour sortir le pays de la crise politique qu'il endure à l'effet, poursuit-il, de se lancer dans la «résolution des crises économiques et sociales qui sont tout aussi, sinon plus aiguës». Makri poussera plus loin sa diatribe contre son ancien alter ego au sein du mouvement et bien d'autres chefs de partis d'opposition qui, selon lui, «négocient sous la table des quotas de députés».Concernant l'opération de collecte des parrainages des électeurs, le président du MSP affirme que celle-ci «ne constitue point un problème, tant elle relève de la routine. Elle se déroule normalement et nous n'éprouvons aucun problème. Nous serons présents dans l'ensemble des circonscriptions électorales», dit, enfin, Makri. M. K. L'UCP annonce son boycott L'Union pour le changement et le progrès ne prendra pas part aux élections législatives anticipées du 12 juin prochain. Dans un communiqué rendu public, hier dimanche, la présidente du parti, Me Zoubida Assoul, explique son boycott par le fait que ce scrutin, loin de constituer une solution à la crise du pays, compliquera davantage celle-ci. Pour elle, ces élections ne peuvent être une priorité de l'heure. L'UCP est, pour rappel, le troisième parti à décider de tourner le dos aux élections législatives anticipées du 12 juin prochain. Il vient, en effet, après le boycott annoncé par le Parti des travailleurs dont le comité central estime que ces élections ne sont qu'une étape d'un processus politique imposé au peuple pour lequel il ne constitue aucunement une revendication, et du rejet signifié par le Rassemblement pour la culture et la démocratie. Il faut préciser que les trois partis font partie du Pacte de l'alternative démocratique qui estime que la solution à la crise du pays passe par une période de transition qui verra l'enclenchement d'un processus constituant. M. K.