Fidèle à sa stratégie d'entrisme, le MSP, parti en lice pour les législatives anticipées, crie dès à présent à la fraude. Il ne cesse d' afficher, en cette période préélectorale, des soupçons sur la fraude électorale qui se dessinerait. Dans ses allocutions prononcées à l'occasion des rencontres de structures du parti au niveau de différentes wilayas, le président du MSP multiplie les mises en garde contre ce «fléau». Ce dernier estime que «les législatives constituent la dernière opportunité pour sortir de l'impasse politique à laquelle est parvenu le pays, à ne pas la gâcher par la fraude... ». Ce parti, participationniste et s'autoproclamant principal parti islamiste, demande au pouvoir en place de «restaurer la confiance perdue entre les citoyens et les élections pour éloigner le spectre de l'abstention qui a fortement marqué et décrédibilisé les scrutins précédents entachés de fraude». Pour ce parti se réclamant des Frères musulmans, «la réussite effective de l'opération électorale dépend de la volonté politique du chef de l'Etat d'éradiquer la fraude et sa capacité à l' imposer à tous les niveaux de l'Etat, particulièrement aux responsables locaux, dont les walis et les chefs de daïra...». Le parti évoque, comme preuve, le fait que le chef de l' Etat lui-même a dénoncé certains agissements dans l'administration qui bloque parfois les décisions prises par le président». La réussite et la crédibilité des législatives anticipées, dont la gestion est confiée à l'Autorité nationale indépendante des élections (Anie), est tributaire d'une «large participation des électeurs», estime-t-on. En revanche, le chef de l'Etat estime que «le taux de participation n'aura aucun impact sur les résultats de ces élections, étant donné que de telles échéances ne réalisent pas de forts taux de participation à travers le monde». Il argue le fait que «la fraude électorale ne s'effectuait pas qu'au haut niveau, mais aussi à travers les démembrements de l'Etat au niveau local». Ce parti soutient, dans ce contexte, qu' il subsisterait «des niches de la fraude». Il s'agit, entre autres, accuse-t-il, «du flou entourant le fichier électoral, qui constitue un moyen de trucage, des inscriptions et vote multiple des corps constitués, qui représente environ un million de voix ainsi que le fait que les partis politiques n'aient pas droit d'accès aux cellules informatiques installées au niveau des wilayas...». Il appelle, en outre, l' Anie «à exercer son autonomie et sa neutralité lors des prochaines législatives». Par ailleurs, sept partis islamistes, soutiennent la démarche du pouvoir. Il s'agit du MSP de Abderrazak Makri, El Bina de Abdelkader Bengrina, TAJ de Fatma-Zohra Zerouati, des formations issues de l'Ex-Hamas du défunt Mahfoudh Nahnah, le Mouvement Ennahda, de Yazid Benaïcha, El Islah, de Filali Ghouini, El Adala, trois partis nés sur les ruines du parti de Abdallah Djaballah, ainsi que le parti de l' Algérie Nouvelle, de Djamel Benabdeslam.