Champion olympique et du monde avec deux �quipes compl�tement diff�rentes, le basket am�ricain a retrouv� une puissance de feu qui rel�gue la concurrence loin derri�re et peut-�tre pour longtemps. Quel autre pays au monde peut se permettre le tour de force r�ussi par les Etats-Unis dimanche � Istanbul en remportant le titre mondial avec aucun des douze joueurs devenus champions olympiques � P�kin en 2008 ? La Turquie, finaliste valeureuse ? Bien s�r que non. La Lituanie, magnifique troisi�me malgr� des forfaits en pagaille ? Balay�e par les Etats-Unis en demi-finale. Non, personne ne peut pr�tendre ne serait-ce qu�approcher la profondeur du monstrueux r�servoir am�ricain et l�affaire fait frissonner dans la perspective des Jeux olympiques de Londres, d�j� promis aux Am�ricains. Qu�il para�t loin aujourd�hui le temps o� le team USA ne gagnait plus rien. Bredouille sur la sc�ne internationale entre ses titres olympiques � Sydney en 2000 et � P�kin en 2008, sans couronne mondiale pendant seize ans, le groupe de Mike Krzyzewski a d�finitivement referm� la parenth�se obscure dimanche. L�avenir s�annonce radieux. Premi�re �quipe qualifi�e pour les Jeux, les Etats- Unis, qui devraient zapper le Championnat des Am�riques en 2011, partiront pour Londres pour tout d�vaster. Car Krzyzewski compte r�cup�rer une partie de ses stars (LeBron James, Wade, Howard, Bosh,...) pour �toffer l�effectif qui, malgr� une grande inexp�rience, a domin� le Mondial de la t�te et des �paules et au sein du quel Kevin Durant a crev� l��cran. Alors imaginez les Etats-Unis au grand complet ! Respect et humilit� �On a des champions olympiques et des champions du monde, dit Krzyzewski. Je sais que j�ai des soucis de riche et �a me convient tr�s bien. Je suis ravi de voir que tellement de joueurs veulent appartenir � cette �quipe aujourd�hui.� Ce d�sir de faire partie de l�aventure, relativement nouveau apr�s des ann�es � snober les comp�titions internationales, est �videmment la premi�re raison du nouvel imp�rialisme am�ricain. L��lan impuls� par �coach K� et le patron de USA basket-ball Jerry Colangelo en constitue une deuxi�me. �Depuis leur arriv�e, on se rend compte de l�importance d�un Championnat du monde�, commente le capitaine Chauncey Billups qui place le sacre mondial �au m�me niveau� que son titre de champion NBA avec Detroit en 2004. �On a essay� de se forger une culture qui comprend le jeu international, l��tudie, le respecte et l�aime�, explique Krzyzewski. Un effort d�ouverture au monde qui porte ses fruits, d�autant qu�il est accompagn� d�une bonne dose d�humilit�, parfois jusqu�� la caricature. �On veut plus que l�or, on veut gagner le respect et �a passe par notre comportement �, souligne �coach K�. A condition de cultiver ces vertus et de ne pas tomber dans l�arrogance du pass�, le team USA est parti pour r�gner sur le reste du monde et notamment l�Europe, qui place six �quipes dans le Top 8 dont deux sur le podium. A d�faut de concurrencer les Etats-Unis, le Vieux- Continent peut se r�jouir d�un tir group� qui promet un Euro- 2011 fantastique. D�poss�d�e de son titre mondial, l�Espagne voudra rebondir, la Lituanie sera redoutable � domicile, la jeune Serbie encore plus forte et la Turquie toujours l�. Quant � l�Allemagne, la Russie ou la France, elles r�cup�reront peut-�tre Nowitzki, Kirilenko et Parker, grands absents cet �t� d�un Mondial qui, malgr� une kyrielle de forfaits, a quand m�me �t� une franche r�ussite, tant en termes de niveau de jeu que de moments mythiques. Ce qui n��tait pas gagn� d�avance.