Poursuivant l'opération de démolition des bidonvilles qui ont longtemps terni l'image du chef-lieu de wilaya, 75 familles habitant 7 bidonvilles, seront relogées dans des logements décents, à partir d'aujourd'hui, dimanche. L'annonce a été faite mardi dernier par le wali de Bouira, en marge de la session ordinaire de l'APW. Cette action qui est supervisée par le chef de l'exécutif, a été, selon nos informations, précédée par plusieurs sorties sur terrain effectuées par des commissions de wilaya, afin d'identifier avec précision les locataires résidant dans ces haouchs. Une fois l'opération de recensement achevée, les propriétaires de terrains sur lesquels sont érigés ces bidonvilles, ont été invités à signer des engagements pour la démolition immédiate des taudis, et entamer des procédures, soit pour construire des promotions immobilières, ou à défaut, vendre le lot à l'agence foncière de wilaya. Cela étant, notons que samedi, alors qu'au niveau du centre-ville, le long du boulevard Benbouabdellah, plusieurs familles concernées par ce recasement étaient occupées par les préparatifs du déménagement, d'autres de certains bidonvilles, à l'instar du haouch Graine, sont dans l'expectative en se voyant exclues de cette opération sans qu'elles soient informées du motif de leur exclusion. En effet, sur les lieux, nous avons appris qu'au total, la commission d'enquête qui était sortie sur le terrain avait répertorié 14 familles habitant ce haouch. Selon, un des locataires exclus de l'opération de recasement, même le propriétaire du lot, M. Graine, avait transmis aux autorités une liste de 14 familles habitant dans son haouch. Finalement, après affichage de la liste des 75 familles concernées par le recasement, 5 familles, à savoir Nedjoua, Hamroune, Madhoui, Mechraf et Amara, ne sont pas concernées par le recasement. Une attitude que les familles Nedjaou qui habite les lieux depuis... 1956, et Mechraf Hamid qui, lui a acheté carrément un logement auprès de M. Graine au début des années 1990, ne comprennent pas. Ces familles, se sentant lésées, ne cherchent que l'application de la loi ; celle qui stipule que dans les opérations de recasement, chaque maison démolie doit être compensée à la famille qui l'habitait par un appartement neuf. Et dans le cas présent, ces familles « éliminées », sont toutes locataires ou propriétaires comme c'est le cas de Mechraf Hamid. Elles doivent par conséquent, bénéficier au même titre que tous les autres locataires, d'un appartement de la part de l'Etat. Pour avoir des explications sur ces cas concrets, nous avons longuement essayé de contacter le P/APC de Bouira, mais malgré nos multiples appels téléphoniques, pour un entretien, malgré l'envoi d'un message, nous n'avons reçu aucune réponse. En attendant, la tension était hier perceptible surtout dans certains haouchs dont le litige entre les membres propriétaires est toujours pendant, mettant en otage les locataires qui attendent depuis longtemps leur recasement, l'opération de déménagement et de démolition des 7 haouchs concernés par l'opération de recasement, devrait, selon nos informations, débuter aujourd'hui dimanche à partir de 4 heures du matin. Histoire de ne pas gêner la circulation pendant la journée, selon la version officielle. Mais, selon les familles mécontentes, cette heure aurait été choisie pour que l'opération de démolition se fasse loin des regards. Y. Y.