Jeudi, alors que l'Opep+ annonçait sa décision d'augmenter sa production de pétrole à compter du mois de mai, les prix ont repris leur tendance à la hausse après plusieurs jours de baisse et d'incertitude. Une incertitude qui n'avait d'égale que la surprenante décision des membres de l'alliance Opep+ d'augmenter la production. Avant la réunion ministérielle de jeudi, pratiquement tous les analystes du marché pariaient sur une reconduction du niveau actuel de réduction de la production. Au bout, c'est sur une augmentation que l'Opep et ses alliés se mis d'accord, ce qui aurait pu induire une poursuite de la tendance à la baisse des prix du baril sur le marché. Mais, aussi bien à Londres qu'à New York, les cours ont pris la tendance inverse juste après qu'il eut été confirmé que pour les producteurs réunis au sein d'Opep+ l'heure a désormais sonné pour commencer à réduire les coupes. La décision de l'Opep+ d'augmenter la production, plutôt qu'un mouvement baissier des prix donc, c'est une remontée des cours qu'elle a induite, suscitant des interrogations chez les analystes du marché qui, finalement, ont compris que les investisseurs ont interprété la décision de l'Opep+ comme « un vote de confiance pour la demande ». Passé l'effet de surprise créé par la décision des 23 membres de l'alliance, les prix se sont mis à la hausse avec, à la clôture de l'ultime séance de la semaine, un inattendu 64,86 dollars le baril de Brent, en hausse de 2,12 dollars par rapport au prix de la veille alors qu'à New York le baril de WTI engrangeait 2,29 dollars de mieux que le prix de la veille. Ce qui s'est passé jeudi est en fait un autre de ces retournements de situation que réserve le marché pétrolier. Une surprise du genre de celle d'il y a un mois, lorsque le marché a fortement réagi en voyant le baril accrocher les 70 dollars pour le Brent après la surprenante décision de l'Opep+ de maintenir les coupes telles qu'elles jusqu'à la fin de ce mois d'avril. Si l'on doit se fier à plusieurs publications, américaines notamment, la décision prise jeudi dernier d'augmenter la production serait en partie due à la pression exercée sur l'alliance entre l'Opep et les 10 pays non-Opep, l'Arabie Saoudite particulièrement, par les Etats-Unis et l'Inde pour qu'il y ait plus de pétrole sur le marché, donc éviter que les prix ne montent trop. Une pression à laquelle a cédé le groupe des 23 pays producteurs qui, maintenant, dit croire fermement en une reprise de la demande à partir de cet été. Azedine Maktour