La prudence l'a emporté. Le suspense n'aura duré que trois petites heures. L'annonce d'un bras de fer entre Riyadh et Moscou a été douchée. À deux jours du sommet (qui s'est tenu le 4 mars, Ndlr) des membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et de leurs alliés, «des fissures apparaissent à nouveau dans la façade unie» souvent affichée par les deux poids lourds de l'alliance Opep-non Opep, la Russie et l'Arabie saoudite, avait écrit Matt Weller, analyste de Gain Capital. L'Opep+ n'a pas tergiversé. Les membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et leurs alliés, ont décidé de maintenir leur niveau de production actuel, jusqu'à la fin du mois d'avril, mais ont accordé une exception à la Russie et au Kazakhstan, qui pourront augmenter leur offre de 150 000 barils quotidiens par jour. «Les participants ont convenu de prolonger, durant le mois d'avril prochain, la baisse décidée en janvier, à savoir de 7,2 millions de barils par jour, en raison de l'incertitude sur l'évolution du marché pétrolier, impacté toujours par la pandémie de Covid-19.» a indiqué le ministre de l'Energie et des Mines, Mohamed Arkab, à l'issue des travaux de la 14e Réunion interministérielle Opep-non Opep qui s'est tenue jeudi par visioconférence. L''Arabie saoudite poursuivra pour sa part sa baisse volontaire supplémentaire de 1 million de barils par jour. Une décision unilatérale prise lors du sommet de l'Opep+ qui s'est tenu en janvier. «La production du pays serait réduite d'environ un million de barils par jour sur la période février-mars.» avait annoncé ce jour-là le ministre saoudien de l'Energie, Abdelaziz ben Salman. Cette décision unilatérale a été prise «pour soutenir notre économie et l'Opep+. Nous sommes les gardiens du marché», avait souligné le prince saoudien. Des mesures qui ont pris de court marché et experts qui s'attendaient à des dissensions au sein des «23» ainsi qu'à une ouverture des vannes de l'alliance. «L'Opep+ a pris le marché par surprise en décidant de renouveler ses quotas et en indiquant qu'elle préférait attendre que la reprise ait bien lieu plutôt que de l'anticiper», a souligné Ann-Louise Hittle de Wood Mackenzie qui a fait remarquer que «le marché s'attendait à une forte hausse (de la production, ndlr), car la contraction de l'équilibre entre offre et demande est déjà évidente», tout en signalant que les prix ont significativement rebondi depuis le début de 2021. La décision de l'Opep+ semble leur avoir donné des ailes. Le baril de Brent valait 68,44 dollars hier à 14h45 enregistrant un gain de 1,70 dollar par rapport à la séance de la veille, tandis que le pétrole américain s'échangeait à 65,50 dollars soit 1,67 dollar de plus que la journée de jeudi. Il faut rappeler que le 9 avril dernier, l'Opep et ses partenaires, dont la Russie, avaient décidé de réduire leur production de près de 10 millions de barils par jour, pour stopper le plongeon des prix et de procéder à une coupe de 7,7 millions b/j à partir du 1er août jusqu'à fin décembre 2020 avant de passer à 5,8 millions de barils par jour dès le début de 2021. L'Opep+ a finalement décidé d'opter pour la prudence et de n'ouvrir que progressivement ses vannes. 7,2 millions de barils par jour à partir du 1er janvier avant qu'elle ne passe à 7,05 millions b/j en mars. Les membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et leurs alliés, avaient décidé de maintenir leurs niveaux de production actuels, en février et mars, mais avaient accordé une exception à la Russie et au Kazakhstan qui ont eu le feu vert pour augmenter leurs productions de, respectivement, 65000 barils/jour et 10000 barils/jour, lors de la 13e Réunion interministérielle Opep-non Opep qui s'est tenue le 4 janvier dernier par visioconférence. L'Opep+ a décidé cette fois-ci encore de ne pas desserrer l'étau. Ce qui fait l'affaire du baril.