De gros sujets sensibles qui occupent depuis un moment les devants de l'actualité ont été évoqués, hier mardi, durant la réunion du Haut Conseil de sécurité (HCS) qui s'est déroulée sous la présidence de Abdelmadjid Tebboune. Abla Chérif – Alger (Le Soir) - Les termes du communiqué publié à l'issue de cette réunion sont particulièrement fermes pour qualifier deux menaces qui se développent en se greffant dans le mouvement pacifique. Le texte ne fait pas dans la nuance et cite les « milieux séparatistes et mouvances illégales, proches du terrorisme qui mèneraient des actes subversifs en exploitant les marches hebdomadaires ». Des prises de décision semblent d'ores et déjà annoncées, puisque le même texte annonce que « l'Etat sera intransigeant face à ces dérapages qui sortent du cadre de la démocratie et des droits de l'Homme ». Il fait aussi savoir que le président de la République « a donné des instructions pour une application immédiate et rigoureuse de la loi, destinée à mettre un terme à ces activités non innocentes et ces dépassements sans précédent, notamment à l'égard des institutions et symboles de l'Etat, et qui tentent d'entraver le processus démocratique et de développement en Algérie ». Même s'il ne les cite pas, le communiqué semble faire, à l'évidence, directement référence à deux organisations bien précises ayant fait l'objet de plusieurs communications et actions de justice précédemment. La première n'est autre qu'un mouvement séparatiste sévissant notamment à partir de l'étranger. Le 30 mars dernier, le parquet d'Azazga à Tizi-ouzou avait rendu publique une information qui n'était pas passée inaperçue, puisqu'il faisait état de l'arrestation de cinq personnes qui projetaient de commettre des attentats à Tizi-Ouzou et Béjaïa durant le Hirak du vendredi. La même source avait indiqué que ces individus avaient été interpellés « sur la base d'éléments objectifs obtenus suite au traitement d'une affaire de détention d'armes de guerre et d'explosifs, en vue de leur utilisation dans des attentats terroristes ». Le parquet est allé plus en détails et souligne que « des renseignements étaient parvenus aux éléments du service régional de la police judiciaire de la sécurité militaire de l'armée de la 1re Région militaire et qu'ils faisaient état de l'existence d'un plan pour l'organisation d'opérations terroristes au véhicule piégé, au cœur du Hirak dans les villes de Tizi-Ouzou et Béjaïa ». La seconde organisation ciblée ne semble être autre que le mouvement islamiste Rachad. Accusé y compris par les activistes du Hirak de manœuvrer en vue de s'emparer de la révolution pacifique pour de sombres desseins revanchards, il a vu récemment ses principaux porte-parole à l'étranger faire l'objet d'une action initiée par la justice algérienne. Un mandat d'arrêt international a été en effet lancé le 23 mars dernier par le tribunal de Bir-Mourad-Raïs à l'encontre d'agitateurs connus établis à l'étranger, très actifs sur les réseaux sociaux. Zitout Mohamed Larbi et Amir Boukhors, plus connu sous le nom de Amir DZ, ont été qualifiés de terroristes impliqués dans une opération destinée à faire dévier le Hirak de son caractère pacifique et déstabiliser le pays. Le procureur général a aussi révélé l'existence de liens entre Zitout Mohamed Larbi et un certain M. A., ancien élément du FIS (Front islamique du salut) dissous, qui lui a remis des sommes importantes utilisées sous le couvert des sociétés pour le financement des activités secrètes du mouvement Rachad, notamment la location de biens pour abriter des réunions suspectes. L'évocation d'instructions présidentielles pour mettre un terme à leurs (ces deux mouvements) « actions subversives » pourrait présager d'évènements à venir... A. C.