Pas de retour, du moins, dans l'immédiat, à la retraite proportionnelle et à la retraite sans condition d'âge. M. Kebci - Alger (Le Soir) - Le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale écarte tout retour à la retraite proportionnelle et à la retraite sans condition d'âge, du moins dans la conjoncture actuelle du pays. S'exprimant, jeudi, dans une plénière du Conseil de la Nation dédiée à des questions orales, Hachemi Djaâboub explique cette décision par la «conjoncture économique que traverse le pays», assurant, néanmoins, que «l'Etat n'abandonnera jamais les retraités». «En la conjoncture économique actuelle du pays, j'écarte le recours à la retraire proportionnelle et à la retraite sans condition d'âge qui a été créée en 1997, comme dispositif exceptionnel conjoncturel, en vue de faire face aux répercussions du plan d'ajustement structurel imposé par le Fonds monétaire international» a-t-il affirmé. Et de faire part, dans la foulée, du déficit de la CNR (Caisse nationale des retraites) qu'elle traîne depuis l'année 2013 et qui a atteint cette année près de 690 milliards de dinars. Une caisse dont les dépenses nationales se sont élevées à 1 293 milliards de dinars en 2019 alors que ses recettes sont estimées à 709 milliards de dinars, soit un déficit financier de 584 milliards de dinars. Et ce déficit s'est creusé davantage l'année dernière puisqu'il a atteint 640 milliards de dinars avec des recettes de 762 milliards de dinars contre des dépenses estimées à 1 402 milliards de dinars. Des dépenses liées essentiellement à la couverture des pensions et allocations de retraite directes et indirectes à 3,3 millions de bénéficiaires. Pour faire face à cette situation et tenter de combler, un tant soit peu, ce déficit contraignant, le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale a parlé du recours par la CNR à l'utilisation de ses réserves estimées à 58 milliards de dinars. Ceci en sus du soutien financier de la part de la Caisse nationale des assurances sociales des travailleurs salariés (Cnac) et de la Caisse nationale d'assurance chômage (Cnac) d'un soutien financier entre 2014 et 2017, sous forme de crédits, d'un soutien exceptionnel, en 2018, à partir du budget de l'Etat, estimé à 500 milliards de dinars et de crédits sans intérêts octroyés par le Fonds national d'investissement (FNI), d'un montant estimé à 620 Mds de DA en 2019 et de 680 Mds de DA en 2020. Autant de soutiens qui n'ont pas été pour permettre à la CNR de «corriger le déficit structurel dont elle pâtit, dû essentiellement à la hausse du nombre de bénéficiaires de la retraite, notamment ces dernières années, contre une stabilité ou une contraction du nombre des cotisants». Djaâboub a fait part, dans ce sillage, de la terrible équation de 2,2 cotisants contre un seul retraité, alors que l'équilibre budgétaire requiert 5 cotisants pour un seul retraité. M. K.