Le retour au régime de la retraite anticipée n'est pas à l'ordre du jour. Le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, El Hachemi Djaâboub a affirmé, jeudi dernier, l'ors d'une séance plénière à l'APN, consacrée aux questions orales, que «le retour à la retraite proportionnelle et sans condition d'âge est, pour l'heure, exclu compte tenu du déficit de la Caisse nationale des retraites (CNR)». À propos d'un éventuel retour à la procédure de la retraite proportionnelle et sans condition d'âge et l'intégration des jeunes diplômés dans le monde du travail, il a affirmé qu'«en l'état actuel des choses, il est impossible de revenir à cette procédure compte tenu du déficit de la CNR». Le ministre a rappelé que «la procédure de départ à la retraite proportionnelle et sans condition d'âge est intervenue dans une conjoncture exceptionnelle, en 1997, en raison du réajustement structurel imposé par le FMI et la Banque mondiale, qui a entraîné la fermeture de nombreuses entreprises et le licenciement d'un grand nombre de travailleurs». À titre de rappel, le déficit gigantesque de la CNR continue de se creuser davantage depuis 2012. Il s'élevait à680 milliards de dinars à la fin 2019 et à 700 milliards de dinars à la fin 2020, selon des chiffres officiels. Le régime de la retraite anticipée a été suspendu en 2016, à la faveur de la loi 15-16 de septembre 2016, visant théoriquement à réinstaurer l'équilibre financier de la CNR. En outre, dans un récent décret exécutif, le gouvernement a évoqué la possibilité de prolonger l'âge du départ à la retraite à 65 ans, sachant que l'âge légal du départ à la retraite admis actuellement est de 60 ans pour les hommes et 55 ans pour les femmes. Il faut dire que les pensions de retraite des 3,3 millions de retraités existants actuellement, pèsent lourdement sur les cotisations des salariés de la Cnas. Plus de retraités et moins de cotisants: actuellement moins de trois salariés cotisent pour un seul retraité alors que pour atteindre l'équilibre il faudrait cinq cotisants pour un seul retraité. Par ailleurs, les pertes d'emplois conséquentes suite à la crise induite par la pandémie de coronavirus a aggravé davantage la situation de la CNR. Pis encore, quatre départs à la retraite sur cinq ne sont pas remplacés présentement alors que les départs à la retraite entraîneront de fait la hausse des engagements de la CNR. À ce jour, la procédure de la retraite anticipée a profité à «plus d'un million de personnes, ce qui a mis à mal l'équilibre financier de la CNR et créé, dès 2013, un déficit structurel», a ajouté le ministre. Il a également précisé que «face à cette situation, la CNR a dû solliciter l'aide de différentes caisses de la sécurité sociale et du Fonds national d'investissement (FNI) pour assurer le versement des pensions de retraite». Concernant l'intégration des bénéficiaires du dispositif d'aide à l'insertion professionnelle (Daip), il a fait savoir que 2 228 500 jeunes avaient bénéficié de ce dispositif, de 2008 au 31 octobre 2019». Il a fait état, dans ce sens, de l'intégration, jusqu'à fin octobre 2019, des bénéficiaires de ce dispositif parmi les diplômés de l'université et de la formation et de l'enseignements professionnels, conformément au décret du 8 décembre 2019, en prenant en considération l'ancienneté.