Le président de Jil Jadid estime que le mouvement populaire du 22 février 2019 doit céder la rue pour prendre d'assaut les institutions élues à l'occasion des élections législatives puis locales anticipées prévues dans l'agenda présidentiel. M. Kebci - Alger (Le Soir) - Le président du parti Jil Jadid estime que le mouvement populaire du 22 février 2019 se doit de «laisser l'expression de la rue pour partir à l'assaut des institutions élues» à l'occasion des prochaines élections législatives et locales anticipées prévues dans la feuille de route du chef de l'Etat. Certes, affirmait Soufiane Djilali, hier lundi, au forum du quotidien Le Courrier d'Algérie, «il est difficile de percevoir une quelconque évolution mais petit à petit, des fondamentaux commencent à se dessiner». Avec, selon lui, la nouvelle Constitution qui a «charrié des données réelles», et ce, indépendamment du niveau de participation enregistré lors du référendum du 1er novembre écoulé à l'occasion duquel, et c'est là l'essentiel, selon lui, «le pouvoir a donné les vrais chiffres, ce qui est important pour la suite». Une suite faite «d'étapes» à l'effet, a-t-il expliqué, de «prendre en charge ce niveau de défiance citoyenne avec comme corollaires, une gouvernance politique qui s'est effondrée à travers les hommes mais également l'état d'esprit de la population à l'égard de l'acte politique». Ce qui fait que de nombreux jeunes, dont beaucoup d'activistes de la révolution du sourire, veulent être des citoyens actifs, voire des acteurs politiques. Aussi, a encore noté Soufiane Djilali, «le pouvoir a été obligé de s'ouvrir, d'accepter de nouvelles règles de jeu». D'où son appel au mouvement populaire à ce qu'il cède l'action de rue au profit d'une intégration des institutions élues selon des «normes à suivre». Un processus que les partis, selon le président de Jil Jadid, ont le devoir «d'accompagner» pour canaliser ces «sources intarissables d'énergie». Pour lui, «les prochaines élections doivent être l'occasion d'un apport de nouvelles idées, de sang neuf». Ces normes, dont justement le projet de loi portant amendement du code électoral. Un chantier dont le brouillon établi par le comité d'experts chargé par le chef de l'Etat est en passe d'être remis aux partis pour d'éventuels enrichissements. Ce texte constitue, selon Soufiane Djilali, un «premier pas vers ce nouveau régime que nous appelons de tous nos vœux. Un ‘'Etat de droit''», précise le président de Jil Jadid, qui considère que bien de dispositions de ce projet de loi peuvent être «intéressantes». Dont l'adoption du mode de la proportionnelle avec une liste ouverte qui est à même, selon lui, de «mettre fin au phénomène de l'achat des têtes de listes électorales». Chaque candidat indépendamment de sa position sur sa liste peut ainsi prétendre à un siège électoral. Par ailleurs, le président de Jil Jadid estime que les Algériens doivent apprendre à se parler et à faire des compromis car, selon lui, se regarder tout le temps en chiens de faïence n'est pas rentable. Pour lui, «il ne faut surtout pas lier sa propre existence à la disparition de l'autre» et il ne faut pas faire de la division une «religion», regrettant que la classe politique «ne soit pas prête à cela». M. K.