Jil Jadid prendra officiellement part aux élections législatives prévues le 12 juin prochain. C'est ce qu'a annoncé, hier, son président, Soufiane Djilali, lors d'une rencontre avec la presse. "Le conseil national réuni en session ordinaire a décidé à l'unanimité de prendre part aux prochaines législatives", a dit Soufiane Djilali, considérant que le choix du parti "répond à l'impératif de défendre le caractère démocratique et républicain de l'Etat". "Nous avons finalisé 50 listes et nous avons recueilli plus de 25 000 parrainages dans plus de 30 wilayas", a-t-il indiqué. Dans son plaidoyer pour la participation, Soufiane Djilali n'a pas hésité à "égratigner" les partis du camp démocratique, auxquels il reproche "une certaine passivité" dans la prise de décision. Tout en avançant qu'il "respecte le choix des uns et des autres", Soufiane Djilali a regretté "l'hésitation" des partis de la mouvance démocratique à entrer en lice. Pour lui, "le changement" reste l'objectif de tous, toutefois, appuie-t-il, "il est préférable de construire un projet politique de façon graduelle", au lieu "de s'en tenir à des slogans". "La situation exige des prises de position franches et assumées", a-t-il encore dit, estimant, au passage, que sur ce point, "Jil Jadid n'a pas de leçon à recevoir". Toujours dans la même optique, Soufiane Djilali a rappelé que son parti, malgré la répression et l'exclusion, "s'était distingué par ses positions honorables" contre "le système Bouteflika". "Nous avions décidé de ne pas prendre part aux législatives de 2017 alors que les autres y ont participé", a-t-il rappelé, considérant que les conditions ont changé depuis. "Le rôle d'un parti politique est de façonner l'opinion publique en fonction de ses orientations et convictions, et non pas la subir", a-t-il encore dit, concernant "ceux qui justifient le refus de toute solution par la position du Hirak". "La construction démocratique progressive est à notre portée", a-t-il justifié, avant de rejeter "ces clans au sein du Hirak qui poussent au pourrissement". "Nous sommes conscients que le changement nécessite et exige beaucoup de sacrifices", mais "il est anormal qu'on diabolise toute voix discordante". Dans une allusion aux attaques qui le ciblent depuis un moment, Soufiane Djilali regrette que parmi les auteurs, "certains ont refusé de manifester en février et mars 2019, alors qu'aujourd'hui, ils se réclament du Hirak". "Le mouvement populaire a ouvert la voie au changement. Ce dernier ne peut intervenir sans un débat franc et un dialogue sérieux, toutefois, certains ont fait capoter les initiatives à des fins que l'on ne connaît pas", a-t-il accusé. Interrogé sur "les garanties d'un scrutin propre", le chef de Jil Jadid estime que la situation "exige" que l'on soit à "la hauteur des enjeux". Cela dit, a-t-il considéré, "nul n'a intérêt à traficoter", car "il y va de la survie de l'Etat". Conscient que le taux de participation sera des plus faibles compte tenu, notamment, du front de rejet qui prend de l'ampleur, Soufiane Djilali a indiqué qu'il sera difficile "de convaincre les citoyens à se rendre aux urnes". Toutefois, a-t-il ajouté, "l'amorce d'un réel changement trouvera un appui dans le prochain scrutin qui ouvrira la voie à une nouvelle classe politique".