C'est officiel, le parti Jil Jadid a décidé de participer aux prochaines élections législatives du 12 juin 2021. L'annonce a été faite, hier, lors dune conférence de presse animée par le président du parti, Soufiane Djilali, où il a clairement affirmé qu'«après de longues concertations du conseil national, nous avons arrêté la décision, à l'unanimité, de prendre la responsabilité de porter l'étendard de l'opposition originelle, qui était présente au Hirak dès la première heure, et d'entrer dans la course électorale, défendre le processus démocratique et participer à la modernisation de l'Etat algérien, comme nous défendrons notre projet en toute liberté et avec une grande volonté». Une décision qui est motivée selon Soufiane Djilali par la gravité de la situation politique actuelle, soulignant, que «certaines parties qui étaient dévouées à l'ancien régime, se dressent aujourd'hui contre toute action électorale ou dialogue avec l'Etat et oeuvrent à éloigner l'opinion publique du dialogue, du changement, et des institutions, créant un vide au sein de la scène politique, pour permettre à l'ancien régime de revenir. De ce fait, elles sont devenues les alliés potentiels des mécanismes Bouteflika qui dirigeaient le pays». Foncièrement convaincu qu'il est temps pour la voix du peuple de passer de la rue aux institutions, Soufiane Djilali est revenu longuement sur l'importance pour la classe politique d'oeuvrer pour l'unité du pays. insistant, à ce titre, sur le fait que le changement qui doit aboutir à la démocratie, à l'état de droit, à l'indépendance de la justice, et à la liberté d'expression, doit être le fruit d'un travail politique institutionnel. Sur ce principe, Soufiane Djilali, explique qu' «il est facile de rester sur une position de rejet catégorique à toute proposition de sortie de crise, et de continuer de répéter les mêmes slogans populistes, mais cela n'aboutira à rien. Alors que le choix est clair pour les citoyens qui désirent le changement. Soit abandonner le terrain pour revenir se plaindre plus tard, soit prendre ses responsabilités en qu'acquittant de son devoir». À ce titre, il n'a pas manqué d'attirer l'attention sur la complexité de la situation politique actuelle, précisant que «d'une part, il y a les partis de l'ancien système qui régnaient et qui spoliaient les richesses, et qui risquent de revenir en force à traver le vide existant en se profilant à travers le courant «nationaliste». Un autre courant, en l'occurrence de la mouvance islamiste, tente de défendre ses idées et son projet. «Les deux courants représentent actuellement la majorité de l'activité politique.» Dans le même sillage, le président de Jil Jadid est revenu sur la faiblesse du pôle de l'opposition et sa répercussion sur la composante de l'Assemblée populaire nationale, s'indignant que «le problème est plus symbolique que réel, dans la mesure où les partis politiques qui n'acceptent pas de rentrer dans la course électorale, n'avaient que 40 députés sur 462 députés et ils trouvent cela normal. À mon sens, il s'agit de construire une action durable, défendre ses valeurs, défendre un projet de société et faire un travail de prise de conscience et de formation et non pas simplement émettre des slogans et des positions, parfois à la hussarde». Pour conclure, Soufiane Djilali a tenu à insister sur l'aspect dangereux de l'option de la période de transition, précisant que personne ne peut definir l'avenir, et qu'une minorité qui prend sa responsabilité en adhérant au processus électoral apporterait plus de légitimité que le choix d'une voie sombre.