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Une étude belge pour une solution aux conflits nés du barrage éthiopien
Ethiopie
Publié dans Le Soir d'Algérie le 12 - 04 - 2021

Le Grand barrage de la renaissance éthiopien (GERD) est source de tensions politiques depuis plusieurs années entre l'Egypte, le Soudan et l'Ethiopie.
Une étude belge, réalisée par des chercheurs de la Vrije Universiteit Brussel ((VUB) et la KU Leuven et publiée jeudi dernier dans la revue scientifique Nature Energy, envisage comment aider à désamorcer les tensions autour de ce qui deviendra le plus grand barrage hydroélectrique d'Afrique. Les chercheurs proposent une expansion massive d'énergie solaire et éolienne dans la région sud-africaine. Ceci permettrait de créer une situation bénéfique pour tous, selon un communiqué de la VUB. Le barrage placé sur le Nil inquiète le Soudan et l'Egypte en aval du fleuve.
L'Egypte est surtout concernée, elle dont l'agriculture dépend entièrement de l'eau du Nil. « Le Nil Bleu est un fleuve très saisonnier », explique Sebastien Sterl, expert en planification énergétique à la VUB et à la KU Leuven et auteur principal de l'étude. « Le réservoir du GERD est si grand qu'il permet de stocker tout le débit annuel du fleuve et fournir de l'énergie hydroélectrique tout au long de l'année, ce qui supprimerait la saisonnalité du débit. »
L'équipe de chercheurs belges et allemands propose, dès lors, une solution qui bénéficierait aux trois pays. Ils ont observé une « synergie saisonnière » entre l'eau, le soleil et le vent. Soleil et vent auraient des profils saisonniers opposés à ceux du débit du Nil: le soleil brille plus et le vent souffle durant la saison sèche. L'idée proposée par l'étude serait de construire des parcs solaires et éoliens à grande échelle. Si le GERD fonctionnait toute l'année en conjonction avec les énergies solaires et éolienne, il produirait moins d'hydroélectricité durant la saison sèche et plus durant la saison des pluies. L'eau sortant du barrage aurait alors un caractère saisonnier ressemblant au débit naturel du fleuve.
Selon les auteurs, toute la région de l'Afrique de l'Est pourrait y contribuer et ainsi en tirer parti dans le long terme.
En attendant, l'Ethiopie ne se montre pas pressée dans les négociations et ne semble pas encore disposée à conclure des accords sur l'exploitation du barrage. Mais pour le Soudan et surtout pour l'Egypte, le temps presse : l'agriculture égyptienne est totalement dépendante du débit des eaux du Nil.
En juin, une nouvelle saison humide commence, et le barrage peut être rempli pour la deuxième année. On s'attend à ce qu'il faille encore deux à trois ans avant que le barrage ne soit complètement rempli.
R. I.


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