L'accalmie aura été courte. Le bilan quotidien des contaminations au Covid-19 repart à la hausse. Parallèlement, les gestes barrières sont devenus quasi inexistants dans l'espace public. Sans évoquer ouvertement les prémices d'une troisième vague, de nombreux spécialistes mettent en garde contre une recrudescence de l'épidémie. Le ministère de l'Education nationale rappelle à l'ordre l'ensemble des acteurs du secteur pour un plus grand respect du protocole sanitaire. Nawal Imès - Alger (Le Soir) - L'épidémie de Covid-19 est loin d'être terminée. Les bilans quotidiens fournis par le ministère de la Santé, devenus au fil des semaines presque un non-événement, intéressent à nouveau. Et pour cause : ils mettent la lumière sur ce que le corps médical avait déjà ressenti depuis au moins deux semaines, à savoir un frémissement au niveau des cas suspects ou confirmés. Depuis le début de la crise sanitaire, leurs alertes n'ont jamais été injustifiées. Ils ont été nombreux à dire qu'ils constataient un peu plus de monde au niveau des consultations Covid-19. Même les médecins exerçant en libéral disent recevoir en consultation des cas suspects. Un rebond qui n'a rien d'étonnant. Il suffit d'observer le comportement d'une grande majorité de la population pour s'en convaincre. Le masque, geste barrière par excellence, a presque disparu. Ils sont de plus en plus nombreux à ne même plus faire semblant de le porter, en le laissant sur le menton. Ils se sont tout simplement affranchis de cette obligation. Ceci est valable tant dans les commerces, que dans les transports publics, mais également au sein des établissements scolaires. D'ailleurs, le ministère de l'Education vient de saisir les directeurs de l'éducation pour rappeler à l'ordre l'ensemble de la famille éducative, et insister sur la nécessité de se conformer à l'ensemble des dispositions inscrites dans le protocole sanitaire. C'est ainsi que dans sa missive, le secrétaire général du ministère de l'Education rappelle la nécessité de doter les établissements scolaires de moyens de protection et de détergents. Il est demandé aux chefs d'établissements de veiller à ce que l'ensemble des infrastructures soient nettoyées au quotidien, à ce que les salles de classe soient aérées, et à ce que élèves et enseignants puissent avoir accès à de l'eau et du savon. Même rappel en ce qui concerne le respect de la distanciation sociale, en interdisant tout rassemblement à l'intérieur des écoles, en veillant à ce que l'ensemble des acteurs de la famille de l'éducation portent au quotidien et correctement leurs masques, tout comme il est rappelé l'obligation de mesurer la température des élèves à l'entrée des établissements scolaires. Les inspecteurs ont été instruits de vérifier sur le terrain que les mesures en question sont bien respectées. Des rapports doivent être notifiés avant le 25 avril au ministère de tutelle. Ce rappel intervient au moment où l'augmentation des cas de nouveaux variant du Covid-19 fait craindre une circulation encore plus rapide du virus parmi une population de plus en plus démobilisée, et sur laquelle les appels au respect des gestes barrières n'ont pas eu d'effet. Les récentes mesures prises par le gouvernement et visant à alléger les mesures de confinement ont visiblement été perçues comme le signal d'un retour à la normale. Seules neuf wilayas sont actuellement encore soumises à un confinement partiel de 23 heures à 4 heures. Hormis cette contrainte, même les citoyens des villes concernées par cette mesure ont repris une vie quasi normale. L'arrivée du mois de Ramadhan a même été une occasion pour renouer avec les traditionnelles virées quotidiennes dans des marchés bondés, sans compter les visites familiales dont une grande majorité s'étaient privés durant le précédent Ramadhan. Au plan de la communication, le ministère de la Santé se contentant des bilans quotidiens, ne communique pas sur la gravité de la situation sanitaire pour le moment. L'Institut national de santé publique qui publie régulièrement des statistiques détaillées sur la situation épidémiologique avait, quant à lui, donné l'alerte sans que cela semble inquiéter pour le moment. N. I.