Le contrat du partenaire français qui assure la gestion déléguée de l'eau dans les villes d'Alger et Tipasa à travers la société Seaal ne sera probablement pas reconduit au mois d'août prochain. C'est ce qu'a sous-entendu hier lundi, le ministre des Ressources en eau, Mustapha Kamel Mihoubi, qui intervenait à la Radio nationale Chaîne 3. Massiva Zehraoui- Alger (Le Soir) - Ainsi, Mustapha Kamel Mihoubi a insinué que le partenaire français risque de perdre son marché de la gestion de Seaal dans la capitale, signalant que des «irrégularités» ont été constatées en termes de prise en charge de certains points inclus dans le contrat. «La société a clairement manqué à ses engagements en ce qui concerne la gestion de la fuite de l'eau à Alger», a-t-il soutenu. Il fera remarquer que le phénomène récurrent des fuites d'eau dans l'Algérois n'a jamais été correctement pris en charge par la Seaal, comme prescrit dans son troisième contrat. «Force est de constater que le partenaire français n'a pas mobilisé les moyens nécessaires pour résorber ce problème», souligne-t-il. Mustapha Mihoubi relève, en outre, que cette même société «n'a tenté par aucun moyen de mettre en place un outil de régulation ainsi qu'un mécanisme d'évaluation pour gérer ces fuites d'eau». La gestion de ce phénomène par la Seaal a, d'après lui, démontré ses limites lorsque «le déficit hydrique a commencé à se faire ressentir». Mihoubi soutient que Seaal a pu gérer la distribution de l'eau mais seulement quand l'eau était abondante». Les perturbations récurrentes ont commencé à se manifester dans un contexte marqué par une faible pluviométrie. Il évoquera, en outre, «le mode de montage du contrat qui ne répond plus aux exigences actuelles». Point qui ne joue pas en faveur d'un renouvellement de partenariat. Kamel Mihoubi a, de ce fait, laissé entendre que le contrat ne sera «certainement pas reconduit». Cela dit, il assure que pour l'heure : «Le contrat en question est toujours en vigueur et que les engagements doivent être respectés.» Aussi, il fera savoir que la décision de reconduire ou pas le contrat en question sera tranchée sur la base de deux audits qui seront menés à titre externe et interne. Sur un autre plan, le ministre des Ressources en eau a abordé la question de la «rarification de l'eau». Afin de remédier au stress hydrique dont les conséquences deviennent de plus en plus lourdes pour la société, Mihoubi évoque la feuille de route du secteur. «L'objectif majeur est de se rabattre sur les ressources non conventionnelles», a-t-il précisé. Il citera dans ce contexte, l'option du dessalement d'eau qui, selon lui, est «incontournable». Il rappelle que le processus de dessalement en Algérie a été entamé dans les années 2000 après un épisode de sécheresse. Il cite l'existence de 11 stations de déssalement d'eau de mer (DEM) dont la production théorique atteint «2 millions et 100 m3». L'objectif est de doubler les stations pour arriver à l'horizon 2030 à la production de «plus de 2 milliards m3 d'eau non conventionnelle». M. Z.