À 78 ans, il a quitté récemment ce bas monde, happé subitement par ce terrible Covid-19, alors que sa tête fourmillait encore d'idées et de projets, lui qui avait déjà à son registre de bienfaiteur une œuvre aux proportions gigantesques. Feu El Hadj Brahim Doudou, qui était très imprégné de l'aura et l'éducation de son défunt père El Hadj Ba Aïssa Doudou, s'est dévoué corps et âme pour la bonne cause et la défense des valeurs. Troisième de la fratrie, El Hadj Brahim Doudou, natif de Bounoura à Ghardaïa, a passé le plus clair de son enfance à Belcourt (à l'âge de 8 ans, il quitte Bounoura avec sa famille pour Belcourt, où son père était directeur de sa société de grossiste en alimentation générale «Feth Ennour» qu'il lance en 1954. Bienveillant à l'égard d'autrui, le père Doudou, une figure marquante fort respectée des Mozabites et de l'ensemble des Algériens, crée avant l'indépendance et avec ses propres deniers une école coranique à Belcourt (marché Tnach) ouverte aux enfants du quartier âgés de 5 à 18 ans, jusqu'à la destruction de la bâtisse, ravagée par un énorme incendie, avant qu'il n'en reconstruise une autre sur la même place avec cette fois une école coranique et une mosquée. En somme, le regretté patriarche Doudou, décédé il y a environ dix ans, avait une réelle âme charitable, mettait la main à la poche, et ce, dans la totale discrétion. Tout comme son paternel, El Hadj Brahim Doudou avait la main sur le cœur, la sincérité, la gentillesse personnifiées et la pureté de la conscience. «Mon défunt père, Allah yarahmou, était sage, humble, modeste, généreux, honnête et toujours disposé à aider son prochain notamment la personne nécessiteuse. Son bonheur à lui, venait du bonheur qu'il donnait aux autres. À toutes les personnes qui l'ont connu de près ou de loin, je leur demande d'avoir une pieuse pensée pour lui. Il était une véritable école de la vie», dira, avec beaucoup d'émotion, Daoud, le fils de Hadj Brahim Doudou. Particulièrement fédérateur, le défunt El Hadj Brahim Doudou a régulièrement mis sur pied, dans le cadre du festival communal, un tournoi de football interquartiers à Belcourt, réservé à de nombreuses formations qu'il équipa avec ses propres deniers. Industriel dans le domaine de la chocolaterie, il devient le doyen de l'importation de grandes marques européennes. En 1969, à l'âge de 26 ans à peine, il lance la première unité de production nationale «Chocomi» implantée à Boufarik. «Une entreprise familiale, dont le produit a été, des années durant, le fidèle compagnon des enfants algériens, d'autant qu'il respectait pleinement le process chocolat. Transférée à Bir-Mourad-Raïs, l'entreprise en question s'est également lancée avec beaucoup de réussites dans le domaine des produits de pâtisserie, le nappage et le fondant. Avec son ami et associé Hadj Youb, mon regretté oncle Brahim est passé du statut d'importateur à celui de véritable industriel», tiendra à souligner son neveu Mustapha Oudjana. Très actif au demeurant, El Hadj Brahim Doudou crée en 2008 l'Association Nabaa El Oukhoua à Bounoura, région de Ghardaïa, qu'il fera bénéficier de l'électricité grâce à ses fonds personnels (aidé par son bras droit Hadj Youb). Cette association, qui a, très vite, prit de l'ampleur et qui est devenue très active grâce aussi à un fidèle partenariat de la wilaya de Ghardaïa, a vu sa réputation dépasser nos frontières. Regroupant un grand nombre de jeunes filles de la région, l'association permet à ces dernières, issues pour leur majorité d'un milieu modeste, voire nécessiteux, d'apprendre le tissage du réputé tapis mozabite, de suivre des cours de couture et de pâtisserie. Présenté à différents salons (tourisme – économie) en Europe (Allemagne, France...), le tapis de l'Association Nabaa El Oukhoua a toujours connu un franc succès. Bénéficiant d'un riche et solide programme, les jeunes filles stagiaires décrocheront, à la fin de leur formation, un diplôme reconnu à même de leur assurer un emploi stable. Doté de sentiments nobles, de générosité, de magnanimité, le regretté El Hadj Brahim Doudou avait, avant sa disparition, des projets plein la tête, comme par exemple le lancement d'une école de pâtisserie à Bab-Ezzouar, avec l'apport de chefs étrangers de renom, l'organisation d'un salon pour la formation à la pâtisserie traditionnelle. Aussi, la création d'une école pour les personnes nécessiteuses avides de formation en matière d'artisanat de petites entreprises. Très attaché à sa Bounoura natale, le regretté El Hadj Brahim Doudou, par le biais de l'association Nabaa El Oukhoua, a tendu la main aux petits Mozabites leur permettant de bénéficier d'un agréable séjour estival en colonie de vacances à Tigzirt (wilaya Tizi-Ouzou). «Tout comme son père Ba Aïssa, mon père, que Dieu ait son âme, a, malgré sa bonne foi, son réel sens de la vie, connu parfois une réelle injustice. Malgré les tracas et les aléas de la vie, il a toujours gardé l'espoir et aimait tant servir la bonne cause. Sa récente disparition est une réelle perte pour la famille Doudou, Bounoura, Ghardaïa. Il chérissait l'Algérie par-dessus tout», ajoutera, les yeux embués de larmes, son fils Daoud, réelle copie de son regretté père. Membre actif de l'Association de la sauvegarde de la jeunesse que dirige Albdelkrim Abidet (implantée à Bouchaoui), El Hadj Brahim Doudou a toujours apporté une louable contribution quant à la prise en charge des jeunes en difficulté tout particulièrement les toxicomanes. En ces moments de chagrin et de deuil, l'équipe du Soir d'Algérie présente ses condoléance les plus sincères à la famille Doudou d'Alger, de Bounoura et Ghardaïa, et la prie de croire en sa parfaite sympathie Abdenour Belkheir