Pour la première fois, la Journée nationale des personnes handicapées, qui, de tradition, était célébrée à Ghardaïa, a été délocalisée et s'est tenue, cette année, à 270 km plus au sud du chef-lieu de wilaya. En effet, c'est au centre médico-psychopédagogique d'El Ménéa, nouvelle circonscription administrative, que s'est déroulée cette journée, qui a été rehaussée par la présence du wali-délégué d'El Ménéa, Ahmed Bahmani, du directeur de l'action sociale de la wilaya de Ghardaïa, Messaoud Saouli, des autorités civiles et militaires et de trois associations de la vallée du M'zab, très actives dans le domaine de la prise en charge des handicapés et des personnes à mobilité réduite . Il s'agit de l'association Nabâa El Oukhoua, conduite par son vice-président, Bayoub Abdelaziz, de l'association Errahamates, conduite par son président Bakir Doudou, toutes deux de la commune de Bounoura, et de l'Association des parents d'élèves handicapés mentaux d'El-Atteuf, conduite par son président, Ismaïl Hadj M'hamed. Les centres psychopédagogiques de Daïa Ben Dahoua et de Berriane, ainsi que celui des sourds-muets de Metlili étaient représentés par des délégations d'une trentaine de personnes chacune, entre enfants handicapés et encadrement, arrivés par bus pour participer à la fête, leur fête. Dans une parfaite organisation, sous la baguette du directeur délégué de l'action sociale, le très actif et très dynamique Salim Bouhitem, la cérémonie a été réglée comme du papier à musique. Des tréteaux étaient disposés dans la belle et verdoyante cour du centre, où était exposée une large palette de produits artisanaux, façonnés par des mains féminines, tels des tapis, des ponchos aux étoffes et couleurs chatoyantes, des sculptures sur tronc de palmiers, des robes et plein d'ustensiles et de paniers en osier et en feuilles de palmier. Sous un préau, se tenait une large estrade sur laquelle se sont produits des enfants handicapés, qui ont chanté, mimé, donné libre cours à leur joie, mais aussi et surtout lancé des messages aux autorités, à travers lesquelles ils affirmaient qu'ils n'avaient rien d'exceptionnel par rapport aux autres personnes, mais que l'Etat se devait de regarder vers eux un peu plus. Pendant plus de deux heures, c'était la fête à satiété. il n'y avait qu'à observer les visages des familles présentes, surtout ceux des parents des enfants handicapés, pour comprendre la satisfaction qu'ils ressentaient en voyant leurs enfants entre de bonnes mains, bien pris en charge et surtout bien encadrés par un personnel, en majorité féminin, très attentif et très prévoyant. Comme de coutume, lors de telles cérémonies, pas moins de quatorze fauteuils roulants, dont trois destinés à des infirmes moteurs cérébraux (IMC), acquis par la DAS sur le fonds de solidarité, ont été distribués. Par ailleurs, huit tablettes, offertes par l'opérateur de téléphonie mobile, Mobilis, reçues par le biais du ministère de la Solidarité, ont été distribuées à des lauréats handicapés, ayant passé avec succès leurs examens de l'année 2015/2016. Six d'entre eux, dont deux filles, ont réussi à l'examen de passage en 6e et 2 garçons ont obtenu leur BEM. A signaler la très louable initiative de l'association Nabaâ El Oukhouaa de Bounoura, qui a offert deux exemplaires du Saint Coran en braille, dont l'un a été remis à une jeune aveugle qui a obtenu son bac cette année. Intense moment d'émotion, lorsque le nom du premier président de l'Association des handicapés de la ville d'El Ménéa a été annoncé pour la remise d'un tableau honorifique à titre posthume, à celui qui a voué sa vie à protéger, encadrer et défendre les droit des handicapés de sa ville natale El Ménéa, à savoir le défunt Abdelkader Abdelhakim, que nul ici n'a oublié. Pour information, la décision de délocaliser cette célébration de la Journée nationale des handicapés vers El Ménéa a été une très bonne initiative prise par les autorités locales, sur proposition du wali de Ghardaïa, Azzedine Mecheri, et ce, pour donner une impulsion à cette nouvelle circonscription administrative, qui s'est inscrite dans une dynamique de développement tous azimuts. Elle a été réussie sur tous les plans. Il reste que ces enfants méritent une plus grande attention et une prise en charge un peu plus efficiente. Ce sont nos enfants, les enfants de la République, qui a le devoir de les protéger et de les accompagner.