Le président du Conseil militaire de transition (CMT) et président de la République, le général de Corps d'armée Mahamat Idriss Déby s'est s'adressé à la Nation ce mardi 27 avril 2021 à travers un discours dans lequel il a voulu justifier les circonstances ayant conduit à la mise en place du Conseil militaire de transition. Ainsi pour le président du CMT, face au péril qui menace encore le Tchad, les Forces de défense et de sécurité ont pris «leurs responsabilités devant l'histoire et le peuple». D'après lui, les hauts dignitaires de nos forces de défense et de sécurité n'ont pas eu d'autre choix que d'emprunter la voie qui s'imposait à tous dans ce contexte exceptionnel d'un chaos généralisé annoncé et d'implosion du pays. «Confronté au renoncement du président de l'Assemblée nationale d'assumer sa responsabilité constitutionnelle et face à ce péril imminent, un Conseil militaire de transition a été mis en place pour faire face au péril ultime. La charte de transition qui fonde nos actions est une base pour la mise en œuvre de notre dispositif institutionnel», précise le général de Corps d'armées, Mahamat Idriss Déby. «Il s'agit là, mes chers compatriotes, de l'essence même des principes fondamentaux d'existence de la Nation, car la guerre n'est pas finie et la menace d'attaques par d'autres groupes armés venus de l'étranger demeure», a-t-il déclaré. Non au CMT, non à la France Le même jour, des manifestations ont éclaté à N'Djamena, la capitale, contre le Conseil militaire de transition (CMT), et le soutien de la France. Des jeunes des quartiers de la capitale ont pris d'assaut les voies publiques très tôt ce matin. Sur des pancartes, on peut lire des formules telles que «Non au Conseil militaire de transition», «Non à la France». Selon des médias locaux, cette manifestation a été annoncée par la Coordination des actions citoyennes (CAC), initiatrice de la marche «Wakit tama», le 24 avril. Elle regroupe plusieurs corporations en son sein. La station Total, une entreprise française, de la commune de Gassi, a été la cible des manifestants en colère qui l'ont complètement saccagée. L'on apprend enfin que le conseil de sécurité de l'Union africaine (UA) va dépêcher une délégation à N'Djamena aux fins d'en savoir plus sur les conditions de la mort d'Idriss Deby Itno. R. I.