Le secrétaire général par intérim de l'Organisation nationale des moudjahidine (ONM), Mohand Ouamar Benlhadj, s'est exprimé sur le rejet du dossier de candidature du secrétaire général du parti FLN, d'Abou El Fadl Baâdji, aux prochaines élections législatives, par l'Autorité nationale indépendante des élections (Anie). Karim Aimeur - Alger (Le Soir) - « C'est une honte », a affirmé Mohand Ouamar Benlhadj, soulignant que le parti ne mérite plus de porter ce sigle. Pour le SG de l'ONM, le parti FLN a atteint le stade de « décadence » et il faut « le ranger parce qu'il fait partie de l'histoire et de la mémoire du peuple ». Dans une vidéo diffusée sur la chaîne Youtube de l'organisation, Mohand Ouamar Benlhadj a jugé « inacceptable » la situation dans laquelle se trouve le parti aujourd'hui. En effet, l'image du parti s'est considérablement dégradée ces dernières années en accompagnant toutes les dérives du régime et en voulant imposer un cinquième mandat à l'ancien Président dans son état de santé que tout le monde sait. Le patron de l'ONM regrette que deux anciens SG de ce parti fussent poursuivis pour des affaires de corruption, un troisième est en fuite à l'étranger et un quatrième voit son dossier de candidature rejeté. Il s'agit de Djamel Ould Abbès qui est condamné à une lourde peine de prison et de Mohamed Djemaï qui a passé une année en détention avant d'être acquitté suite au retrait d'une plainte déposée contre lui. Le troisième n'est autre que Amar Saâdani qui est allé chercher l'exil au Maroc. « C'est inacceptable (...) Nous regrettons l'évolution du FLN depuis 1962. Ça dépasse le stade de la décadence. La décadence est consommée », a lancé Mohand Ouamar Benlhadj. Et d'appeler à préserver la propreté du sigle FLN et de ne pas le salir en le retirant de l'actuel parti. Il a également appelé à la récupération du patrimoine immobilier du parti et le mettre à la disposition des collectivités locales. « Ce sigle doit être rangé pour l'Histoire parce qu'il fait partie de l'Histoire et de la mémoire. Avec le multipartisme, c'est terminé, le FLN appartient au peuple. Il faut le mettre à l'abri des affairistes, des milliardaires et des trabendistes », a-t-il poursuivi. La demande de mettre le FLN au musée n'est pas nouvelle. Elle est exigée par de nombreux pans de la société algérienne, dont des partis politiques, des organisations de la société civile et une partie de l'élite nationale. Le parti a été ciblé également par le mouvement populaire. Mais ses responsables se sont toujours farouchement opposés à cette option, en se réclamant du FLN historique, y compris ceux qui sont en prison pour des affaires de corruption et celui qui s'est enfui au Maroc pour s'y réfugier. Le cas d'Abou El Fadl Baâdji porte un nouveau coup de grâce à cette formation. Pour se présenter aux élections législatives, il a changé de résidence pour piloter la liste d'Alger, alors que lui est originaire de M'sila. Dans un premier temps, il a expliqué qu'il avait lui-même retiré sa candidature, sans doute pour éviter l'humiliation. Mais l'Anie a fini par annoncer le rejet de son dossier de candidature qui était incomplet. En fait, plusieurs sources ont évoqué l'absence d'un justificatif vis-à-vis du service national que Baâdji n'avait pas effectué. K. A.