Ils sont six partis politiques sur les dix-neuf admis à prendre part aux élections législatives anticipées du 12 juin prochain, à avoir invité le président de l'Autorité nationale indépendante des élections à l'effet de prendre langue avec eux. Cela, au sujet de nombre de ce qu'ils considèrent être des «irrégularités», ayant émaillé la phase de traitement des dossiers de candidatures. M. Kebci - Alger (Le Soir) - C'est Fadjr el Djadid qui a été derrière cette initiative, parti qui a vu nombre de ses listes électorales rejetées par l'Autorité que préside Mohamed Charfi pour diverses raisons. Notamment, le motif de prétendus liens de certains de ses candidats avec l'argent sale auquel auraient abouti les enquêtes des divers services de sécurité. En fait, il s'agit d'une démarche en droite ligne de ce que stipule l'article 200 de la loi portant régime électoral. Pour Halim Benbaïbèche, cadre dirigeant du parti Fadjr el Djadid, il y a une «interprétation exagérée et erronée de cet article, qui prive notre parti, mais également beaucoup de nos partenaires politiques de listes entières». «D'où, poursuivait-il, hier vendredi, notre initiative d'une lettre à l'intention du président de l'Anie afin qu'il prenne contact avec les partis participants au prochain scrutin législatif anticipé pour traiter de cet aspect, mais pas que cela». Il y a également, poursuit-il, le critère du taux des jeunes sur les listes électorales qui est, selon lui, «abusivement appliqué». Et cette lettre appuyée par cinq autres partis, MSP, FJD, el Binaa, parti de la Voie du peuple et Jil Jadid, déposée mercredi dernier est, depuis, sans réponse, regrette Benbaibèche qui ajoute que beaucoup de «zones d'ombre» entourent les prochaines élections. Et de citer en exemples «le mode du vote qui, selon lui, n'est toujours pas connu puisque nous ne savons toujours pas comment les électeurs voteront. Ou encore la campagne électorale proche dont «on ne sait rien de son déroulement». Ceci dit, et même s'il est signataire de cette lettre à l'intention du président de l'Anie, Jil Jadid appuie l'exclusion de candidats dont le lien avec l'argent sale est prouvé, ou ceux ayant des antécédents judiciaires. Pour le chargé à la communication du parti que préside Soufiane Djilali, cela participe du principe de la «moralisation» de la vie politique nationale, qu'il faudra expurger de tous les relents de la bande qui veulent mettre à profit le prochain scrutin à l'effet de rebondir et s'assurer une immunité. Et à Habib Brahmia de regretter un certain «excès» dans l'application de cette disposition (article 200), de la loi portant régime électoral puisqu'on évoque, selon lui, des cas de candidats dont les dossiers ont été rejetés au motif qu'ils étaient des activistes du mouvement populaire du 22 février 2019. Affirmant que le parti a présenté nombre de Hirakistes au niveau de certaines circonscriptions électorales, citant notamment Oran et Constantine, le chargé à la communication de Jil Jadid assure qu'aucune de ces candidatures n'a été rejetée, du moins pour le moment. Et à Brahmia de lier de probables refus de certaines candidatures parmi les activistes du Hirak à d'éventuels «dépassements», dont auraient été les auteurs ces derniers moins lors des marches hebdomadaires. M. K.