Lors de sa courte visite à Boumerdès, El Hachemi Assad, secrétaire général du Haut-Commissariat à l'amazighité (HCA), a fait plusieurs annonces. De Radio Boumerdès où il a animé un point de presse, Assad a fait état des préparatifs de l'institution qu'il dirige en collaboration avec le Centre de recherche en anthropologie sociale et culturelle (Crasc) et en partenariat avec la Radio nationale et la Wilaya de Boumerdès d'un séminaire national de 4 jours (6 et 9 juillet 2021) à Boumerdès portant sur le thème «L'onomastique algérienne et l'état de la recherche dans la perspective de donner un prolongement organique officiel en mutualisant tous les efforts des chercheurs algériens dans les domaines de la dénomination dans toutes ses souches linguistiques et catégorique sémantiques». Selon la fiche technique de ce séminaire, il est question d'une « attention particulière (qui) ciblera les axes prioritaires de recherche, et ce, à la lumière des nouvelles dispositions constitutionnelles en matière de dispositions linguistiques.» Il est affirmé dans cette fiche technique que «cette rencontre a pour centre d'intérêt les volets historique, linguistique, géographique, sociologique, psychologique, anthropologique et littéraire de cette articulation multiforme qu'est la toponymie ou les noms de lieux, l'anthroponymie ou les noms des personnes, auxquels il faut ajouter les nouveaux travaux de recherche : onomastique politique, onomastique mercatique, onomastique numérique...» À travers cette manifestation, le secrétaire général ambitionne, par ailleurs, de créer une société algérienne savante versée exclusivement dans la recherche onomastique. Le second volet abordé lors de cette sortie concerne l'enseignement de tamazight dans le système éducatif national. Il a affirmé que des insuffisances pédagogiques et organisationnelles existent et que le HCA s'active d'abord à les identifier pour ensuite les prendre en charge dans le cadre de la feuille de route tracée à l'horizon 2030. El Hachemi Assad assure avoir envoyé une correspondance au directeur général de la Banque d'Algérie afin d'inclure les caractères en tamazight dans la monnaie nationale. S'agissant des encouragements du HCA à la production, Assad affirme que son département a fait signer un accord de partenariat avec un nombre d'institutions, notamment des départements ministériels, la Radio nationale, la télévision d'Etat et certaines entreprises en vue d'organiser dans le sillage du Prix du président de la République de la littérature et de la langue amazighes, le Festival de Boumerdès début juillet de l'année en cours. Ce festival sera organisé dans le cadre des festivités de la célébration du 59e anniversaire de l'indépendance. Il avoue que sa visite entre dans le cadre des préparatifs de cette activité. Assad affirme que le HCA n'a pas lésiné sur les efforts pour l'utilisation de la langue et la culture amazighes dans tous les secteurs de la vie. « Nous croyons à la concrétisation graduelle des idées et des programmes» dira-t-il. Pour lui, le plus important pas à faire dans le développement de tamazight consiste à casser le mur du refus de certaines parties. En fait, Assad sous-entend qu'il y a un front de refus, — islamiste en particulier — contre cette langue et culture. Ce qu'il ne pouvait pas dire, en outre, en public, c'est que tamazight, langue et culture, reste pour l'heure dans la sphère politique et du militantisme jusqu'au jour où elle sera exclusivement et de façon ordinaire entre les mains des spécialistes, des producteurs et des utilisateurs. A. L.