L'Algérie se prépare pour sortir de la dépendance des énergies fossiles à travers l'adoption d'un nouveau modèle énergétique, basé sur les énergies vertes. Une démarche dont la réussite repose selon le ministre de la Transition énergétique et des Energies renouvelables, sur le savoir et la recherche scientifique. Rym Nasri - Alger (Le Soir) - Le ministre de la Transition énergétique et des Energies renouvelables, le Pr Chems Eddine Chitour, insiste sur une sortie graduelle de «léthargie» des énergies fossiles à l'horizon 2030. Pour ce faire, il plaide pour l'utilisation rationnelle de l'énergie fossile et l'adoption des énergies vertes. «La géothermie, le solaire et l'éolien vont être les éléments essentiels du nouveau modèle énergétique de notre pays. Nous n'allons pas abandonner les énergies fossiles, mais nous allons les utiliser de façon rationnelle», affirme-t-il lors de la 25e journée de l'énergie consacrée à la transition énergétique et au développement durable, organisée hier, à Alger. Selon lui, le rythme actuel de la consommation nationale en énergie ne permettra plus à l'Algérie à horizon 2020, de consommer le gaz naturel et de maintenir son exportation. «Nous ne pourrons plus faire les deux. Il faudra soit consommer le gaz, soit l'exporter. Nous avons une marge de 7 à 8 ans pour sortir de cette crise grâce au nouveau modèle adopté», explique-t-il. Il insiste ainsi sur la prise de conscience de la société d'où note-t-il, «la nécessité d'expliquer aux citoyens les défis de demain et qu'il n'est plus possible de continuer sur ce mode de consommation de l'énergie».Et d'ajouter : «Les guerres du 20e siècle au fusil sont terminées. Nous sommes au 21e siècle et l'Algérie doit se défendre technologiquement avec l'intelligence artificielle, la robotique et l'informatique». Il affiche également son engagement pour réussir la mise en place du «plan hydrogène» et la concrétisation du «projet des 1 000 mégawatts». Le Pr Chems Eddine Chitour affirme par ailleurs, que la réussite de la transition énergétique dépend du savoir. «Le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique aura un rôle éminemment important. La transition énergétique est étroitement liée à l'enseignement supérieur et à la recherche scientifique», dit-il. Il rappelle, à cet effet, la création d'un Institut de la transition énergétique à Sidi-Abdellah, pour la formation en post-graduation mais aussi pour la recherche scientifique. Le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Abdelbaki Benziane, met en avant de son côté, l'apport de son département à la transition énergétique à travers, notamment la formation et la recherche scientifique. «Notre collaboration vise à lancer le plan de travail du ministère de la Transition énergétique et des Energies renouvelables d'autant que la question de la transition énergétique reste inévitable afin de mettre fin à la dépendance excessive aux hydrocarbures», dit-il. Ry. N.