«L'Etat israélien se condamne à des opérations régulières à Ghaza ou en Cisjordanie, une stratégie qui condamne les Palestiniens au sous-développement et à la souffrance.» Aux Etat-Unis, le parti démocrate du nouvel homme fort de la Maison Blanche, Joe Biden, reçoit l'onde de choc des massacres de l'Etat d'Israël à Ghaza et en Cisjordanie. En effet, si le nouveau Président américain «encourage» Benyamin Netanyahu à cesser le feu, au sein de sa majorité, des voix discordantes commencent à s'exprimer contre l'inaction de Washington, perçue comme un blanc-seing aux opérations de l'Etat sioniste. En effet, derrière le soutien de Biden, des voix critiques s'élèvent. Face aux violents affrontements entre le Hamas et Israël, Joe Biden maintient le soutien traditionnel des Américains au droit de l'Etat hébreu «à se défendre». Mais derrière lui, le front des démocrates se fissure au Congrès. Si le Président américain a rompu avec bien des politiques de son prédécesseur Donald Trump, la position reste constante, administration après administration. À signaler que l'Administration Biden a donné le feu vert à la vente à l'Etat sioniste d'équipement militaire pour 265 milliards de dollars. Cela se passe de tout commentaire. Le mouvement populaire progressiste aux Etats-Unis n'est pas resté inactif. Des dizaines de milliers de manifestants ont défilé dans les rues de Los Angeles, Boston, Philadelphie ou encore de Washington prenant le pas au secrétaire d'Etat américain en contact avec les dirigeants des principaux pays de la région proche-orientale. En Europe, si la crispation face à la tragédie en cours en Palestine occupée, Ghaza et en Cisjordanie est toujours de mise, il y a des personnalités politiques, à l'instar du Français Dominique de Villepin, qui dénoncent le silence complice de la France. «Par mauvaise conscience, par intérêt mal compris, par soumission à la voix du plus fort, la voix de la France s'est tue, celle qui faisait parler le général de Gaulle au lendemain de la guerre des Six-Jours, celle qui faisait parler Jacques Chirac après la deuxième Intifada» dira-t-il dans une tribune publiée dans le quotidien Le Figaro. «L'Etat israélien se condamne à des opérations régulières à Ghaza ou en Cisjordanie, cette stratégie terrifiante parce qu'elle condamne les Palestiniens au sous-développement et à la souffrance, terrifiante parce qu'elle condamne Israël peu à peu à devenir un Etat ségrégationniste, militariste et autoritaire», dit-il sans détour aucun, contrairement à beaucoup d'autres politiques qui n'osent bouger le petit doigt. Dans le même ordre d'idées, notons cette tribune parue dans le quotidien Le New York Times du sénateur du Vermont, ancien candidat à l'élection présidentielle américaine (2020), Bernie Sanders. Il a déclaré que les Etats-Unis devraient adopter une nouvelle approche impartiale au Moyen-Orient, reconnaissant le droit du peuple palestinien de vivre en paix, appelant son pays à demander un cessez-le-feu immédiat. Les Etats-Unis qui fournissent, d'après M. Sanders, près de 4 milliards de dollars par an d'aide à Israël, «devraient changer de cap et adopter une approche impartiale, une approche qui confirme et renforce le droit international concernant la protection des civils», a-t-il plaidé en se référant à la loi américaine qui stipule que «la fourniture de l'aide militaire américaine ne doit pas permettre des violations des droits de l'Homme». «Avec un nouveau président, les Etats-Unis ont désormais l'opportunité de développer une nouvelle approche du monde, basée sur la justice et la démocratie. Qu'il s'agisse (...) de lutter pour la démocratie et les droits de l'Homme dans le monde entier, les Etats-Unis doivent montrer l'exemple en favorisant la coopération en cas de conflit», a souligné le sénateur dans une tribune parue vendredi dernier dans le New York Times. Cette approche, dit-il, doit reconnaître «le droit absolu des Palestiniens de vivre dans la paix et la sécurité, au même titre que les Israéliens». «Je suis fermement convaincu que les Etats-Unis ont un rôle majeur à jouer pour aider les Israéliens et les Palestiniens à construire cet avenir (...)» B. T.