Les Palestiniens, qui ont accepté sans enthousiasme la reprise du dialogue indirect avec les Palestiniens, se réjouissent de la condamnation des Etats-Unis du projet de colonisation à El Qods-est annoncé par les Israéliens comme accueil au vice-président américain Joe Biden. Sans plus. Peu d'entre eux ont de grosses attentes de ces pourparlers. Certains regrettent le « manque de volonté américaine » pour convaincre Israël de modifier sa politique sur le terrain. D'autres sont convaincus que le Moyen-Orient n'est plus la priorité pour les Etats-Unis. Pour preuves, ils citent l'objet de la visite Joe Biden au Moyen-Orient : convaincre Israël de ne pas s'engager dans une action militaire unilatérale contre l'Iran. Selon le Christian Science Monitor et le New York Times, le vice-président américain détaillera l'objet de sa visite ce matin dans un discours qu'il prononcera à l'université de Tel-Aviv. « La décision de construire à El Qods-est revient à dire que les efforts américains ont échoué avant même que ne commencent les négociations indirectes » estime Nabil Abou Roudeina. M. Abbas presse Amr Moussa de« «prendre d'urgence les mesures politiques appropriées pour répondre à l'escalade et aux provocations israéliennes». Les Etats arabes qui ont encouragé M. Abbas à reprendre les pourparlers de paix avec Netanyahu via George Mitchell, l'émissaire américain, promettent d'apporter «une réponse claire» à la poursuite de la colonisation. Les Etats-Unis, l'Union européenne et l'Organisation des Nations unies ont beau condamner du bout des lèvres les projets de construction de 1600 de nouveaux logements à El Qods-est, revendiquée par les Palestiniens comme la capitale de leur éventuel futur Etat, de leur enfant gâté au Proche-Orient, la réalité est là : Israël ne cherche la paix ni avec les Palestiniens, ni avec les Arabes. Benyamin Netanyahu qui refuse toute condition préalable de l'Autorité palestinienne et n'a offert qu'un moratoire de 10 mois sur la colonisation en Cisjordanie à Mahmoud Abbas qu'il souhaitait retrouver pour palabrer sur le conflit israélo-palestinien, si possible sans la présence de George Mitchell, l'envoyé spécial de Barack Obama, qui veut remettre sur rails le processus de paix, peut se targuer d'avoir été pris de court par son ministre de l'Intérieur, Eli Yishaï. Celui-ci d'une malheureuse coïncidence entre la visite de cinq jours du vice-président américain Joe Biden dans la région et son feu vert aux 1 600 logements «préjudiciables » au processus de paix. Ehud Barak, le travailliste, qui a donné lundi passé son feu vert pour 112 logements supplémentaires à Beith Léham, peut aussi faire part de son déplaisir, dénoncer cette «annonce» qui perturbe les négociations de paix avec les Palestiniens «du plus haut intérêt pour Israël» et songer «présenter des excuses à l'Américain pour cette faute grave». Personne ne peut les croire. Y compris les Américains qui sont convaincus que «cette annonce n'est pas fortuite». Ban Ki-moon et Catherine Ashton, la chef de la diplomatie européenne, qui sont autorisés à entrer à Ghaza pour se «faire une impression» sur les questions humanitaires à résoudre» peuvent aussi gloser sur «l'illégalité» de ces colonies et le «compromis processus de dialogue. Le monde attend de voir ces « déclarations » se traduire dans les faits. Il y va de la faisabilité de la solution de deux Etats israélien et palestinien. La réunion du Quartette, prévue le 19 mars à Moscou, sauvera-t-elle les petites « avancées » du processus de paix en danger de mort ?