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Revoilà les citernes !
Coupures d'eau
Publié dans Le Soir d'Algérie le 24 - 05 - 2021

On s'y attendait. Avec la faible pluviométrie enregistrée ces deux dernières années et la sécheresse alarmante au niveau des barrages, le rationnement de l'eau potable nous guettait. Voilà, c'est fait !

Désormais l'eau ne coulera plus dans les robinets de manière continue. Les citoyens l'ont compris et se sont rués ces dernières semaines vers les commerçants de citernes, jerricans et autres fûts en plastique. Les bidons d'huile de 5 litres et les bouteilles d'eau minérale sont également récupérés afin d'y stocker le précieux liquide. Les baignoires et les grandes bassines font également office de citernes. À l'intérieur des foyers, une nouvelle organisation s'impose. Désormais les horaires du ménage, de la lessive et de la douche sont synchrones avec les programmes de distribution de l'eau. Une organisation draconienne qui incombe principalement aux maîtresses de maison.
Retour au rationnement
À l'approche de l'été, les robinets ne déversent plus le précieux liquide que quelques heures par jour. Alger renoue avec les mémorables coupures des années 1980 et 1990, une époque que les citoyens auraient aimé oublier.
Dans la plupart des foyers, un budget spécial a été réservé pour l'achat de citernes d'eau. Yacine, 57 ans, vient d'en acquérir une toute neuve : «L'ancienne, je l'avais bazardée. Elle encombrait mon balcon. Il a fallu débourser 20 000 DA pour en installer une nouvelle. Je n'avais pas prévu cette dépense, mais elle est indispensable. Nous sommes 10 à la maison, avec des enfants en bas âge. En plus, nous recevons souvent des membres de notre famille du bled. Il faut cuisiner, nettoyer, laver... Sans eau, c'est un vrai calvaire. Parfois la pression est nulle. Impossible de faire fonctionner le chauffe-bain et la machine à laver. Ce sont les femmes de la maison qui souffrent le plus .»
Manque de pression
De nombreux citoyens habitant dans les étages supérieurs des cités n'ont pas le temps de faire des réserves, car l'eau ne leur parvient que par filets. « J'habite au 8e étage, nous dit Souhila, 48 ans. Lorsque l'eau est relâchée, il n'y a pas assez de pression pour ceux des étages d'en haut. Parfois, je mets une heure pour remplir une bouteille d'eau. Cette situation nous pourrit la vie. C'est l'hygiène qui en prend un coup. Sans eau, on ne peut rien faire dans une maison. Et dire que nous sommes au 21e siècle ! Pourquoi ne pas exploiter les stations de dessalement et régler ce problème définitivement ? »
Pour Samira, 39 ans, sans emploi, une nouvelle organisation s'est imposée à elle depuis le retour des coupures d'eau : « J'habite à Blida. Nous avons de l'eau un jour sur deux, l'on s'estime heureux par rapport à d'autres régions du pays. J'ai dû m'adapter à la situation en faisant mon ménage lorsque l'eau revient. Même si je suis très fatiguée, je m'oblige à le faire. J'en profite aussi pour lancer une machine à laver et pour cuisiner. Evidemment, il faut être disponible à ce moment-là. Les femmes qui travaillent n'ont pas cette possibilité, comme ma voisine qui trouve ses robinets secs lorsqu'elle rentre du bureau. Il faut constamment stocker l'eau dans des bassines, des jerricans, des bouteilles et des fûts. Cela prend de la place dans les appartements. Tout cet attirail n'est pas beau à voir ! Désormais, on ne peut plus recevoir d'invités comme avant. Juste pour les sanitaires, il faut des litres d'eau. Avec l'été qui arrive, cela va être pénible. »
Avec des enfants en bas âge, les choses se compliquent comme nous l'avoue Madina, 36 ans : « J'ai trois enfants de un, trois et cinq ans. À cet âge, il m'arrive de leur changer trois fois d'habits car ils se salissent très vite. D'habitude, je fais tourner ma machine à laver au fur et à mesure, mais avec les coupures d'eau, je n'arrive pas à m'organiser de manière efficace. J'ai décidé de transformer la baignoire en citerne d'eau. Je suis en location et je ne veux pas engager des frais pour l'installation d'une citerne dans une maison qui ne m'appartient pas. »
Pas concernés
Pour ceux qui habitent des villas et qui bénéficient d'une bâche à eau, aucun changement à l'horizon. « Nous sommes privilégiés car nous ne sommes pas confrontés à ce problème de rationnement. Avant de construire notre maison, il y a une quinzaine d'années, nous avions commencé par installer une bâche à eau », témoignent Rafik et Salima. « Toutefois, nous observons qu'il y a beaucoup de fuites qui ne sont pas réparées dans la rue. Il faut dire aussi que beaucoup de citoyens gaspillent l'eau, je crois que ce genre de situation va nous inciter à mieux préserver cette denrée qui se fait de plus en plus rare et à l'échelle planétaire, et revoir notre manière, souvent abusive, de l'utiliser », ajoutent-ils
Quand les réserves ne suffisent plus
Les coupures d'eau, situation ingérable lorsqu'il y a un enterrement ou un regroupement familial. Les réserves ne suffisent guère et il faut mobiliser les bonnes volontés pour transporter des jerricans d'eau.
Ce calvaire a été vécu récemment par Hafida, 31 ans. « Au décès de mon père, les robinets étaient complètement à sec. Au drame de cette disparition s'est ajouté un problème d'organisation et d'hygiène, puisque nous avons reçu beaucoup de monde. Les voisins se sont cassés le dos en transportant des bidons d'eau jusqu'au 5e étage, où se trouve notre appartement. Dans des situations pareilles, aucune réserve d'eau ne peut suffire .»
S'organiser oui, à condition de ne pas être confronté à des coupures d'eau surprise. « Ces derniers temps, il y a eu de nombreuses coupures d'eau à Alger-Centre, en dehors des plages horaires de distribution. Lorsque vous restez 2 ou 3 jours sans une goutte d'eau dans les robinets et que vous n'avez pas été prévenu, c'est l'enfer ! », tempête Khaled, 61 ans.
Les coupures d'eau nous soumettent à des contraintes d'horaires et d'organisation draconienne. Pour la plupart des citoyens, ce rationnement fait remonter des souvenirs qu'ils voudraient oublier. Ceux des nuits blanches passées à attendre le gargouillement de l'eau dans les tuyaux, signe du retour imminent du précieux liquide dans les robinets. Une période qu'ils croyaient complètement révolue et qui s'impose à nouveau dans leur quotidien.
Soraya Naili


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