Depuis le début de la saison estivale, Sétif a renoué avec la crise de l'eau et la sécheresse, bien que les barrages soient pleins et leur capacité largement suffisante pour approvisionner la population, selon les dires des responsables, le ciel n'ayant pas été avare de pluies cette année. Seulement depuis quelque temps déjà, dès les premières chaleurs plus précisément, les Sétifiens n'ont plus d'eau, les robinets sont secs des jours durant et quand l'eau coule, c'est pour une courte période et en petite quantité. Certains quartiers de la ville de Sétif sont restés à sec durant plus de dix jours, d'autres une semaine, un mois, deux et même quatre mois… On a revu « roder » au centre-ville les citernes que l'on n'a pas vues depuis des années. Les résidants de la cité des 120 Logements (Bizard), mitoyens d'un château d'eau et aussi d'un forage, ont fini, après bien des tracasseries et des pérégrinations par bénéficier du liquide vital, seulement seuls les étages inférieurs en bénéficient. Les habitants des 3e et 4e étages continuent à attendre que l'ADE installe la canalisation promise en 2006. Les fontaines publiques Aïn El Fouara, Aïn Droudj sont prises d'assaut à toute heure de la journée, les mosquées avec leurs forages aussi, certaines de ces dernières ont même fermé les robinets. Le citoyen, armé de ses bidons et jerricans qui reviennent après de longues années d'absence, s'interroge sur cette situation. Il s'emporte contre l'ADE qui l'empêche d'avoir de l'eau et à des heures raisonnables, car il ne faut pas oublier les heures indues et inouïes auxquelles s'ouvrent les vannes. C'est soit vers 1 h du matin, 3 h ou vers 6 h, tout dépend apparemment de l'humeur de l'agent chargé d'ouvrir les vannes et 1 ou 2 h doivent suffire à chaque foyer pour faire son plein. Certains quartiers sont privilégiés, ils ont droit 24h/24 au précieux liquide, d'autres comme la rue Ben Badis, en plein centre-ville, ou la cité Maqam Chahid n'ont pas vu couler l'eau de leur robinet depuis des mois et n'ont droit qu'à une citerne d'eau non potable par jour, pour le reste, ils n'ont qu'à se débrouiller. Les habitants de la rue Ibn Badis affirment, mordicus, que les canalisations datent de l'époque coloniale et qu'elles n'ont jamais été refaites.Pour la cité des 25 lots de Maqam Chahid, l'ADE aurait avancé que l'entrepreneur chargé de l'installation du réseau serait parti sans laisser les plans et nul ne sait où se trouvent les conduites. Ajoutons à tout cela, que l'Algérienne des eaux, au top de la communication, oublie toujours d'aviser sa clientèle des coupures, des causes et des horaires. Nos tentatives d'avoir des informations et des explications auprès de l'organisme de service se sont avérées infructueuses, les responsables sont trop pris. Ce problème touche aussi les autres communes et localités de la wilaya. Aïn Oulmène, Bougaâ... sont touchées par la sécheresse.