L'ONG Amnesty International a dénoncé l'utilisation par le Maroc des migrants comme « des pions » provocant une crise diplomatique avec l'Espagne. Amnesty affirme que le Maroc n'en est pas à son premier dépassement. « Le Maroc bafoue depuis longtemps les droits des personnes migrantes ou demandeuses d'asile à ses frontières.» Par le passé, Amnesty a indiqué avoir constaté « des opérations illégales, dont des arrestations et le déplacement vers le sud du Maroc de personnes migrantes ou demandeuses d'asile se trouvant dans des campements et des maisons près de la frontière espagnole ». « Le tout en dehors de toute procédure légale .» L'ONG rappelle qu'une publication sur Facebook du ministère marocain des Droits de l'Homme indique que « l'ouverture des frontières vers Ceuta est intervenue en représailles à l'accueil en Espagne du chef de l'Etat sahraoui, Brahim Ghali, à titre humanitaire comme l'avaient affirmé les autorités espagnoles. Machiavélisme «Le Maroc prêt à sacrifier sa jeunesse sur l'autel de ses intérêts diplomatiques», écrit le journal français Le Monde dans son éditorial paru vendredi, soulignant que l'épisode a jeté une lumière crue sur la véritable nature du régime marocain qui est prêt à « sacrifier froidement sa jeunesse sur l'autel de ses intérêts diplomatiques ». L'éditorial a souligné qu'« il est temps de sortir d'une certaine naïveté dans le regard porté sur le Maroc », qui connaît une régression autoritaire inquiétante, « comme en témoignent les emprisonnements de journalistes et d'intellectuels critiques », et l'un d'entre eux, Soulaïman Raïssouni, risque actuellement sa vie, en grève de la faim. R. I.