Nombre de commerces, notamment des établissements de loisirs, n'ont pas repris leur activité depuis l'instauration du confinement de la population le 22 mars 2020. Leur «confinement» n'a que trop duré, au moment où la plupart des commerces et lieux publics ont été rouverts. Les spécialistes, eux, estiment que la libération progressive de toutes les activités s'impose, tout en insistant sur le respect des mesures sanitaires de protection individuelles et collectives. Rym Nasri - Alger (Le Soir) - Des dizaines de piscines, clubs nautiques, cinémas, théâtres, musées et salles de fêtes sont encore fermés en Algérie depuis le premier confinement de la population le 22 mars 2020. Malgré la réouverture en cascade des restaurants, cafés, centres commerciaux, mosquées, parcs d'attractions et hôtels, ces salles de spectacles, ces espaces de loisirs et ces lieux dédiés aux fêtes et mariages demeurent toujours en hibernation forcée. Un long sommeil qui les a affectés financièrement et qui a, par la même occasion, sevré leurs clientèles et leurs habitués. Après plus d'une année de fermeture, les Algériens ont fini presque par oublier tous ces espaces, jusqu'à leur existence, si ce n'est la protestation organisée récemment par les gérants des salles des fêtes. Interdits d'activité depuis quatorze mois, ils ont dénoncé le maintien de la fermeture de leurs établissements qui se trouvent au bord de la faillite et risquent de mettre définitivement la clef sous le paillasson. Aujourd'hui, le retour à la vie normale pour les salles des fêtes, les piscines, les clubs nautiques, les cinémas et autres salles de spectacles ou leur réouverture sous conditions ne semble pas être à l'ordre du jour des autorités publiques. Pourtant, l'épidémie de Covid-19 connaît, depuis quelques mois, une certaine stabilité dans notre pays. À l'approche de l'été, la reprise de l'activité de ces lieux est justement attendue avec impatience par les gérants et les citoyens désirants nager dans une piscine, regarder un film au cinéma, ou organiser une fête. Repoussée pendant de longs mois, la réouverture de tous ces établissements de détente et de loisirs présente-t-elle un risque plus prononcé pour la propagation du virus de la Covid-19 que la reprise d'activité de la plupart des commerces en milieux clos? Même si les mesures sanitaires ne sont pas souvent respectées dans les lieux où il y a des regroupements, le président du Conseil national de l'Ordre des médecins, le Dr Mohamed Bekkat Berkani, estime qu'il faudrait aller vers une libération progressive de toutes les activités. Il cite d'ailleurs les élections qui sont un mouvement de foule «incontrôlable» et qui ont pourtant été maintenues. «Là où il y a de la foule, il y a un danger. L'essentiel est d'appliquer les gestes barrières», dit-il. Pour le Dr Bekkat Berkani, le confinement individuel, partiel ou total de commerces et autres activités est «dépassé». «Il faut plutôt exiger le respect des mesures sanitaires de protection individuelles et collectives», insiste-t-il, avant d'ajouter : «Aujourd'hui, le challenge est de vacciner le maximum de la population.» Ry. N.