La campagne électorale pour les élections législatives anticipées du 12 juin prochain a bouclé, hier, sa première semaine avec des chefs de parti en mal de thématiques à proposer aux potentiels électeurs, se contentant de slogans génériques, dont le plus en vogue, le changement. M. Kebci - Alger (Le Soir) - Un slogan tellement galvaudé qu'il a fini par être vidé de sa quintessence jusqu'à prendre l'exact contraire de sa signification puisque repris et à tue-tête par ceux-là mêmes qui prônaient, il n'y a pas longtemps, la continuité, autrement dit, la poursuite du règne du président de la République déchu et qu'on affuble maintenant du règne de la bande. Et à défaut d'emballer et de s'emballer, cette campagne est frappée du sceau du folklore et de propos à très forte consonance populiste de la part des leaders, notamment islamistes, visiblement en mal de «concret» à proposer pour intéresser les citoyens. Il y a aussi ces propos, le moins que l'on puisse dire, loufoques de chefs de parti comme celui balancé par le président du FBG (Front de la bonne gouvernance), et ces scènes burlesques offertes par le président du MSP en pleine transe sous des airs palestiniens, ou encore son compère d'El Binaa en tenue bédouine. Fort heureusement qu'il y a des chefs de parti, rares, à contraster avec cette indigence dans le discours politique. Comme le président de Jil Jadid dont la démarche, celle de la proximité avec le citoyen, le distingue nettement. Contrairement à ses pairs des autres partis, Soufiane Djillali a fait l'impasse sur les meetings populaires, lui qui, depuis l'entame de cette campagne électorale, jeudi dernier, sillonne, en compagnie de certains de ses collaborateurs, villes et quartiers du pays pour discuter directement avec le citoyen lambda. Et le président de Jil Jadid ne se distingue pas que par cette démarche, puisque l'homme fait l'économie du langage populiste, lui préférant celui de la rationalité, engageant avec ses interlocuteurs des débats autour de nombre de thématiques d'actualité. Comme celle du changement, de la confiance à recouvrer, des problématiques du chômage et de l'emploi, tentant d'expliquer sa démarche loin de tout esprit démagogique. Ceci dit, il est à souhaiter qu'au seuil de sa deuxième semaine, la campagne électorale enregistre un saut qualitatif dans le discours de ses animateurs à même de capter l'intérêt des citoyens. Des animateurs appelés, pour ce faire, à faire preuve davantage d'ingéniosité pour apporter du nouveau dans le discours, pour proposer autre chose que la construction de quatre grands hôpitaux comme l'a fait Abderezzak Makri, ou fermer les écoles privées comme s'est engagé son alter ego de la mouvance verte, Abdelkader Bengrina. Ce qui semble constituer une véritable gageure pour des partis ayant servi, pour leur quasi-majorité, le règne de l'ex-Président déchu, en dépit d'opérations de rafistolage opérées pour certains d'entre eux. Pire, bien que leurs anciennes figures postulent encore pour des sièges parlementaires, sur les listes de leurs partis ou sous d'autres chapelles partisanes, voire même à titre d'indépendants, quand ce ne sont pas leurs enfants, leurs épouses ou des proches qu'ils bousculent au-devant pour perpétuer leur mainmise sur ces partis au détriment des bases militantes. Autant d'ingrédients qui ne sont pas faits pour accrocher, du moins pas aussi facilement que c'était avant le 22 février 2019, des électeurs qui en ont marre des discours creux et des promesses sans lendemain. M. K.