Le nouveau président de la transition malienne est à Accra, la capitale du Ghana, où il devait tenter, hier dimanche, de convaincre les chefs d'Etats de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'ouest de «cautionner» sa prise de pouvoir après la démission au forceps de son prédécesseur. Pour le nouveau maître du Mali, le déplacement dans la capitale ghanéenne, le premier, depuis qu'il a hérité du costume du président de la Transition, a valeur de test. Assimi Goïta tentera de justifier sa prise de pouvoir après un nouveau coup de force perpétré contre le désormais ex-Président Bah N'daw. Un coup d'arrêt du processus de transition qui passe mal pour l'institution sous-régionale, tant elle viole la charte y afférente. Goïta a avancé des arguments liés à la nécessité de préserver l'ordre dans le pays, et des divergences nées du dernier remaniement du gouvernement. Il pourrait aussi arguer du soutien d'une partie de sa population. Des Maliens qui étaient dans les rues de Bamako vendredi dernier sont sortis pour soutenir la junte. Leurs voix comptent, pourraient souligner les putschistes. La France, très présente dans la région du Sahel avec la force Barkhane, (5 100 soldats), menace de retirer ses soldats si le Mali va «dans le sens» d'un islamisme radical, indique-t-on. C'est au moment où se réunissaient les membres de la Cedeao. Le chef d'Etat français affirme également avoir «passé le message» aux dirigeants d'Afrique de l'Ouest qu'il «ne resterait pas aux côtés d'un pays où il n'y a plus de légitimité démocratique ni de transition». À noter que Paris, comme l'UE, a dénoncé un «coup d'Etat inacceptable» après l'arrestation du président Bah Ndaw et du Premier ministre Moctar Ouane, décidée par l'homme fort du pays, le colonel Assimi Goïta. R. I.