Le Conseil de sécurité de l'ONU tient aujourd'hui mercredi 26 mai une réunion d'urgence sur le Mali, après l'arrestation lundi du président de la transition, Bah N'daw, et de son Premier Ministre, Moctar Ouane, par des militaires. Cette réunion qui se tient à huis clos par visioconférence a été convoquée par la France et le groupe A3+1 (Kenya, Niger, Tunisie et Saint-Vincent-et-les Grenadines). Il est attendu que le nouveau représentant spécial et chef de la Mission multidimensionnelle intégrée de l'ONU pour la stabilisation au Mali (MINUSMA), El-Ghassim Wane, informe le Conseil de sécurité sur les développements dans ce pays sahélien après le coup de force opéré par l'armée contre les autorités de la transition. Il s'agit de son premier briefing à ce titre. Selon des sources proches du Conseil de sécurité, Wane informera les membres du Conseil de sécurité de l'évolution de la situation sur le terrain et réitérera les messages de la déclaration conjointe du Comité de suivi de la transition sur la nécessité de rétablir les dispositions transitoires au Mali sous une direction civile. La réunion pourrait être sanctionnée par une déclaration présentée par la France, porte-plume des résolutions sur le Mali au Conseil de sécurité. Mardi 25 mai, le vice-président de la transition, le colonel Assimi Goïta, a indiqué avoir déchargé de leurs prérogatives le président et le Premier ministre de transition, les accusant d'avoir violé la charte de la transition. Dans une déclaration lue à la télévision publique, le colonel Goïta a reproché à Bah Ndaw et à Moctar Ouane d'avoir formé un nouveau gouvernement sans se concerter au préalable avec lui, bien qu'il soit en charge de la défense et de la sécurité. Assimi Goïta a également indiqué que « le processus de transition suivra son cours normal et que les élections prévues se tiendront courant 2022 ». Mardi, la communauté internationale a condamné « le coup de force » au Mali et exigé la libération immédiate et sans conditions du président de la transition, et de son Premier ministre. L'Algérie, cheffe de file de la médiation internationale au Mali, a exprimé son « ferme rejet » de toute action visant à changer le gouvernement au Mali par la force, appelant les acteurs maliens à privilégier le dialogue pour un déroulement paisible et pacifique de la transition, a indiqué la diplomatie algérienne dans un communiqué. De son côté, le SG de l'ONU, Antonio Guterres, a appelé « au calme » au Mali et à la « libération inconditionnelle » de ses dirigeants civils. Dans un communiqué commun, le Comité de suivi de la transition composé notamment de la mission des Nations unies au Mali (MINUSMA), de la Communauté des Etats ouest-africains (Cédéao), de l'Union africaine, et de l'Union européenne ont appelé à « la libération immédiate et inconditionnelle » des dirigeants de la transition, en rappelant que les militaires qui les détiennent seront tenus « personnellement responsables de leur sécurité ». Advertisements