Avec une courbe de contaminations qui ne baisse plus depuis quatre semaines déjà, le Comité scientifique chargé du suivi du Covid-19 pense néanmoins aux modalités de gestion d'un retour à la normale lorsque la situation épidémiologique le permettra. Ses membres réfléchissent à la mise en place d'un pass sanitaire prouvant que son détenteur s'est fait vacciner. Il sera nécessaire de le présenter dans les lieux fermés ou accueillant le grand public comme les stades ou les salles de spectacles. Nawal Imès - Alger (Le Soir) - La situation épidémiologique est encore loin d'être stable. La tendance haussière constatée il y a au moins quatre semaines se maintient ave des bilans quotidiens de cas de contamination au Covid-19 confirmés par test PCR qui se rapprochent chaque jour un peu plus de la barre des 400. C'est dans ce contexte que le Comité scientifique lance la réflexion autour de la mise en place d'un pass sanitaire ou vaccinal. Il s'agit d'un document qui sera remis à toute personne effectivement vaccinée et pouvant constituer un sésame non seulement pour les voyages si les pays d'accueil venaient à l'exiger mais également à l'accès à des lieux accueillant du public en Algérie. C'est Ryad Mahiaoui, membre du Comité scientifique de suivi de la pandémie, qui a évoqué cette éventualité. Il explique en effet que « le pass sanitaire ou le passeport vaccinal est indispensable pour assister à des évènements rassemblant beaucoup de personnes, à l'image des salles de cinéma, des salles de spectacles, un restaurant, et quelquefois même dans les espaces ouverts tels qu'un stade de football » ajoutant que « ce passeport vaccinal servira de sésame, nécessaire, pour accéder à ces salles de concert, ces chapiteaux, à ces foires et apportera la preuve que la personne détentrice de ce pass est vaccinée contre le Covid-19 ». Pour le moment, la question fait encore débat au sein dudit comité notamment autour de la faisabilité d'un tel projet mais également autour des modalités pratiques d'application d'une pareille décision. Il y a à peine quelques semaines, une pareille mesure n'était pas imaginable en raison de la faiblesse des taux de vaccination contre le Covid-19. Avec le lancement de la vaccination de masse et la vaccination de deux millions de personnes, ce projet paraît aujourd'hui réalisable même si l'heure n'est pas à un rapide retour à la normale en raison de la situation épidémiologique qui, sans être alarmante, reste assez préoccupante. Dans son dernier bulletin consacré à la situation sanitaire, l'Institut national de santé publique note que « la tendance est à la hausse pour toutes les régions depuis environ quatre semaines. Cette hausse concerne les cas confirmés par RT-PCR, les cas probables, les hospitalisations, les hospitalisations en unités de soins intensifs. Pour les patients intubés, deux régions enregistrent une élévation de ce dernier indicateur : les régions centre et ouest. On peut noter que dix wilayas enregistrent plus de 100 cas hebdomadaires au cours des sept derniers jours que ce soit des cas confirmés ou probables. Il s'agit d'Alger, Blida, Sétif, Constantine, Médéa, Batna, Tébessa, Oran, Tizi-Ouzou, M'Sila ». Dans le détail, le même rapport indique que « le nombre total de patients en unités de soins intensifs suit la même tendance que le nombre des hospitalisés. La moyenne quotidienne est passée de 132,6 à 158,1 pour atteindre 183,6 respectivement entre le 22 et le 28 mai, entre le 29 mai et le 4 juin et entre le 5 et le 11 juin. Les taux d'accroissement sont estimés à 19,3 et à 16,1% entre ces périodes ». N. I.