La semaine a été pénible. Après la publication des résultats des législatives, il y a eu d'abord ce terrible sentiment, pas loin d'une douloureuse certitude : rien ne changera dans ce pays ? C'est en tout cas ce qu'on a écouté et lu en boucle, avec la « victoire » du FLN. Bien sûr, on a tout dit de ce scrutin (comme de tous les autres d'ailleurs) et personne n'en attendait quelque chose de bon. Mais voir le FLN qu'on a voué aux gémonies et promis au musée... triompher (encore) est effectivement insupportable. Du coup, les Algériens se sont tournés vers la dérision, ultime parade contre le suicide. En la matière, le génie populaire en a sorti des belles et des pas mal. Mais la plus fine d'entre toutes les vannes revient au chef du... FLN. Apprécions la sortie de Baâdji : « Le FLN est dans le cœur des Algériens, pas au musée » ! Oui, il a dit ça. La semaine a été pénible. Dans un village kabyle, on a excommunié un homme. En 2021, la formule fait peur pour plein de raisons. Mais il y en a deux, essentiellement qui viennent tout de suite à l'esprit. La première est l'anachronisme de la sanction qui, non seulement remonte à très loin mais relève de vieux archaïsmes communautaires d'essence religieuse ou ethnique. La deuxième est... l'anachronisme de la structure qui a prononcé la « punition ». D'un modèle organisationnel dépassé, Tadjemaït ne s'est jamais adaptée aux grandes évolutions. Elle moralise à tout-va, tient les femmes loin de ses murs et de ses décisions et en dehors de quelques îlots d'exception, elle n'améliore pas vraiment le quotidien de la communauté. Il reste le cas précis, dont on dit qu'il est « spécial ». Pourquoi donc ? Parce que M. Omar Aït Mokhtar a la réputation d'être un défenseur zélé du « système » ? Et qu'à ce titre, il a poussé le bouchon trop loin en déposant plainte contre un homme qui aurait obstrué le déroulement du vote dans son village ? Voyons. La semaine a été plus ou moins pénible. Il paraît que la commission scientifique qui gère la pandémie envisage d'élaborer un « passeport vaccinal ». Il est question d'un document qui sera remis à tout Algérien vacciné pour être relativement libre de ses mouvements. Il permettra, entre autres, de voyager sans être soumis au même protocole que les autres, d'aller aux spectacles quand ce sera... à nouveau possible et d'être plus libre dans tous les autres espaces publics. C'est une bonne idée effectivement mais deux questions quand même. D'abord celle-ci : est-ce que ça veut dire que les autres, ceux qui ne sont pas vaccinés seront soumis à des mesures plus strictes, ce qui est aussi une bonne chose ? Ensuite celle-là : est-ce que cette « trouvaille » vise à pousser les gens à tendre le bras pour recevoir la dosette ? C'est aussi bien et surtout d'une redoutable efficacité. Pour s'en convaincre, il suffit de voir comment tous les Algériens ont une bavette... dans leur poche ou autour du cou. Elle leur permet d'entrer dans les magasins ! Et encore, elle n'est pas exigée partout avec la même rigueur. La semaine a été moins pénible. Depuis le temps qu'on entend dire que le foot national est nul et que seuls les joueurs - et l'entraîneur - formés en France nous sauvent la face, on désespérait de voir le signe d'un démenti. L'avons-nous eu, ce signe avec la belle victoire des « locaux » sous la direction du « Magic » ? Ce n'est pas encore sûr. Ce qui est certain, par contre, c'est qu'on n'est pas loin de la vérité. On en est même trop proche, quand on dit que notre foot est nul en dehors des Verts de Belmadi. Autre bonne nouvelle, l'ouverture du stade d'Oran. Un stade, mon Dieu, un vrai, enfin ! Il y en a même trois autres qui attendent à Douéra, Baraki et Tizi. C'est pour quand, déjà, la... 36e ouverture ? S. L.