Comme le locataire de cet espace n'a ni le temps ni la condition physique pour aller devant un tribunal, il prend ses précautions. Ainsi, il n'écrira pas comme vous l'aurez remarqué que la semaine a été pénible avec l'arrivée du Ramadhan. Pour autant... la semaine a été quand même pénible ! On aurait pu faire l'impasse sur la flambée des prix mais on ne fait pas l'impasse sur les malédictions. Qu'elles soient réelles ou une vue de l'esprit, elles seront là, sans doute pour l'éternité. Des mois avant le Ramadhan, les autorités nous « rassurent » sur la disponibilité de tout, ce dont on ne doute plus depuis longtemps, même quand on insiste pour nous convaincre qu'il y a pénurie de tel ou tel produit. Le problème est qu'on nous dit aussi que les prix seront stabilisés, voire abordables. Il nous manquera peut-être un jour, ce mensonge, tellement nous y sommes habitués... La semaine a été pénible. On ne sait pas vraiment s'il y a un islamisme de haut vol mais on sait que le « variant » qui sévit actuellement en Algérie évolue au ras des pâquerettes. Du coup, on ne sait plus s'il faut s'en réjouir parce que plus un intégriste est intelligent, plus il est dangereux. Ou alors s'en inquiéter en se référant à la bonne vieille sagesse arabe qui dit qu'il vaut mieux un ennemi intelligent qu'un ami ignorant. Apprécions quand même le niveau atteint par nos vigiles de l'islam tel qu'incarné par la dernière de ses manifestations : des affiches sont placardées dans certains endroits d'Alger et certainement ailleurs, sommant les femmes de ne pas porter de vêtements moulants qui exciteraient leurs « frères » à la libido particulièrement sensible en ce mois de piété, de générosité et tout le reste. C'est bon, on arrête ici. La semaine a été pénible. On sait que chaque Ramadhan a son lot de drames dont les femmes paient le plus fort, souvent de leur vie. Une femme de 36 ans a été tuée par son mari dans la localité de Ouled-Yaïch à Blida. Cela s'est passé à 3 heures du matin, au moment du s'hor. Quand le Ramadhan n'y est pour rien dans une horreur, c'est plus grave ou moins grave ? Ni l'un ni l'autre, sans doute, c'est horrible. La semaine a été pénible. C'est quand même surprenant - agréablement peut-être - de voir à quel point les Algériens peuvent désormais être outrés par une parodie de vote pour désigner le président de la fédération de football. Pourtant, on ne peut pas vraiment dire qu'ils n'en ont pas l'habitude. Dans le cas précis comme dans toutes les entreprises électorales qu'il a vécues depuis l'indépendance, jamais un scrutin n'a été régulier. C'est quand bien qu'on s'en indigne, surtout que c'est la seule nouveauté en l'occurrence. S. L.