Par Naïma Yachir C'est l'été, les vacances, les congés et le Covid-19. Il est toujours là à nous narguer, et pourtant, il faut continuer à vivre et penser à s'évader, à «programmer», même si, par les temps qui courent, il n'est plus aisé de prévoir quoi que ce soit. Partir, rompre avec la routine, la monotonie, en quête de fraîcheur, de lieux plus cléments, plus apaisants. Mais pour aller où ? Traverser la mer, c'est trop compliqué. Opter pour des haltes locales, oui, mais ça reste souvent hors de prix. Mais comment faisaient nos parents pour nous garantir chaque année des détentes en bord de mer ? Parce qu'on profitait des bienfaits de la grande bleue jusqu'à choper des coups de soleil ! On était heureux, même si notre peau ressemblait à une écrevisse. On se levait aux aurores, préparait la popote et embarquait à bord de notre «deudeuche», ou dans les bus, quand la «deux chevaux» nous lâchait, direction la mer ! On nageait, pataugeait dans l'eau tiède, sous le soleil cuisant du mois d'août, ou allongés sur nos serviettes à faire bronzette. Il fallait que les marques de nos deux- pièces soient visibles. Que le blanc et le brun, très brun, soit très distinct. Il y avait aussi les stations thermales, très prisées par nos aînées. Hammam Melouane, par exemple, une destination que pour rien au monde raterait ma tante. On s'y préparait comme si nous nous apprêtions à quitter le pays. C'est dans la Dauphine de Bouchnafa que nous prenions le départ. On bourrait sa minuscule malle de plein d'objets qui nous serviraient pour notre petit séjour : literie, vaisselle, et sans oublier le petit bidon de chaux pour badigeonner la petite pièce que nous avons louée pour la circonstance. Il fallait que tout soit propre avant d'installer notre attirail et que le petit espace soit blanc comme neige. Gamins que nous étions, après un trajet qui nous semblait interminable et la chaleur qui nous étouffait, l'envie de nous jeter dans l'oued nous rongeait dès notre atterrissage sur les lieux. On en rêvait depuis plusieurs jours déjà. Au summum du bonheur, on enfile sans attendre nos maillots, et plouf, nous nous retrouvons dans l'eau glacée et limpide de cette étendue qui nous impressionnait. Tiens, et si l'on proposait ces escapades estivales à nos enfants et petits-enfants ? N. Y.